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Steve Jobs : The Social Network 2

Sur le papier, une autre œuvre sur Steve Jobs. En fait, le nouveau projet du tandem David Fincher / Aaron Sorkin, respectivement réalisateur et scénariste de The Social Network, - peut-être le meilleur film du réalisateur de Fight Club, Seven, Zodiac
Steve Jobs : The Social Network 2

Sur le papier, une autre œuvre sur Steve Jobs. En fait, le nouveau projet du tandem David Fincher / Aaron Sorkin, respectivement réalisateur et scénariste de The Social Network, - peut-être le meilleur film du réalisateur de Fight Club, Seven, Zodiac -. A nouveau sur une légende de la Silicon Valley. Sauf que cette fois, Fincher  n'a pas pu aller au bout, c'est donc Danny Boyle qui s'y est collé.


Et autant le dire tout de suite, si ce dernier ne démérite pas et qu’il signe ici son meilleur long-métrage, c'est bien le scénario de génie et le casting de haute volée qui font de ce film un incontournable de ce début d’année, que vous avez encore le temps et l’obligation d’aller voir en salle. 


Le parti pris est audacieux : trois longues scènes uniquement, en temps réel, entre six personnages, sur l'avant de conférences de pré-lancement de produit. Pas les produits les plus populaires (l’iPhone) ou même les plus emblématiques (l’iPod) ou les plus importants (l’Apple II) mais le Macintosh, le Next et l’iMac – soit le début, le milieu et la fin de la traversée du désert du personnage Steve Jobs. Sa mort, sa descente aux enfers, sa résurrection. Pour montrer, comme pour le Zuckerberg joué par Jesse Eisenberg, comment les échecs qui façonnent les plus grands.


On est ici bien loin d’un biopic. Pour cause, Aaron Sorkin ne se définit pas comme un biographe mais comme un dramaturge. « C’est une peinture, pas une photographie » nous dit-il à propos du film, à l’instar du métrage de Fincher. Ce n’est pas une quête de la vérité, mais une recherche sur la meilleure histoire possible. Cela n’empêche pas la recherche de l’authenticité : même si toutes les confrontations ne se sont évidemment pas déroulés ainsi – le film ironisant lui-même à ce sujet -, elles ont bien eu lieu. Le scénariste veut questionner le personnage pour mieux le comprendre, pas relater à la manière d’un documentaire le déroulé de sa vie. Et pour cela, quoi de mieux que des joutes orales avec des personnes qui ont compté pour lui ?

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Ici, comme dans The Social Network, tout est basé sur les dialogues, leur rythme, leur tempo, assénés frénétiquement avec une fluidité qui donne le tournis. La pensée et la parole semblent se confondre en un pur langage cinématographique. Ce style inimitable est à ce point unique aujourd’hui qu’il permet de reconnaître Sorkin entre tous.


Tout respire la continuité avec The Social Network. Les personnages du film sur Facebook étaient assis ? Ici, ils seront debout, avec la caméra toujours en mouvement, pour montrer, de l’aveu même de Boyle, le mouvement perpétuel de l’esprit de Jobs. Du stand-up, oui, mais pas du théâtre filmé, même si les trois actes sont là. Il n’y a qu’au cinéma que le point de vue peut être à ce point contrôlé. Cela passe par des steady cams, parfois jusqu’à l’overdose, mais aussi par trois formats différents. Du 16mm avec un gros grain pour les débuts presque débutants de la plus grosse entreprise du monde, du 35mm pour appuyer la grandiloquence du cerveau machiavélique de Jobs, puis le numérique froid de l’ère moderne pour symboliser la maîtrise totale d’Apple.


Nous n’avons plus qu’à espérer qu’une chose maintenant : que Sorkin termine sa trilogie sur la Silicon Valley (Larry Page ?). Et que David Fincher revienne aux commandes. A la vue des résultats au box-office de Steve Jobs, rien n’est moins sûr.


Boris Biron