Annihilation : esthétiquement vôtre

Le nouveau film d'Alex Garland est enfin arrivé sur Netflix chez nous, et nous prouve une nouvelle fois qu'enfant, le futur réalisateur d'Ex Machina préférait sans doute regarder les images plutôt que lire l'histoire.

Lena, interprétée par Nathalie Portman (juste, sans trop s'en donner la peine), est une biologiste, ancienne militaire, qui choisit de participer à une expédition afin de comprendre ce qui a bien pu arriver à son mari, revenu d'une mission secrète en piteux état. En effet, sur la côte américaine, un étrange mal se propage. Une zone au sein de laquelle les lois de la nature telles que nous les avons apprises, n'existent plus. Un lieu dont la beauté n'a d'égal que la dangerosité. Il s'agit de l'adaptation du roman éponyme de Jeff VanderMeer (2014), avec au casting, outre Portman, Jennifer Jason Leigh, Gina Rodriguez, Tessa Thompson, Tuva Novotny, Oscar Isaac, Benedict Wong, un crocodile, et le meilleur ours de Cinéma depuis The Revenant.

C'est beau. Très beau même. En fait, c'est principalement cela. Souvent avare en explication ou même en logique (le destin d'un des personnages ne possède tout simplement ni l'un, ni l'autre), Alex Garland est en revanche généreux dès qu'il s'agit d'illuminer l'écran. Sa vision d'un monde dans lequel tout serait désormais possible est à la fois monstrueux (le fameux ours vous glace le sang), et sensuel (on y pénètre comme dans un rêve, on aime s'y perdre un temps). Dommage, Annihilation peine à dépasser ce stade de l'objet filmique polissé, de la vision attractive d'un réalisateur, finalement gâchée par des personnages creux, et un rythme qui peine à s'installer.

Au mieux, intéressant, au pire, une occasion manquée.

Ou alors, un hommage à l'informatique des années 90.

Annihilation disponible sur Netflix à partir du 12 mars.