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C’est l’histoire de Snake, un petit jeu devenu grand

Vous y avez tous joué au moins une fois, ou alors vous n’avez jamais vraiment eu de téléphone portable au début des années 2000. Snake, c’est l’histoire de deux époques, assez éloignées, et d’un culte terriblement daté aujourd’hui.
C’est l’histoire de Snake, un petit jeu devenu grand

Vous y avez tous joué au moins une fois, ou alors vous n’avez jamais vraiment eu de téléphone portable au début des années 2000. Snake, c’est l’histoire de deux époques, assez éloignées, et d’un culte terriblement daté aujourd’hui.


Snake n’est pas, à proprement parler, un seul jeu. C’est un concept, celui d’une créature ou plutôt d’une forme qui grandit en fonction de la progression du joueur pour finalement évoluer dans un cadre qui lui, reste le même, la difficulté naissant justement du manque d’espace. Il n’existe donc pas une seule version de Snake, mais bien des snake games. Mais s’il fallait revenir aux prémices, c’est en 1976 que nous irions. Cette année-là débarque dans les salles d’arcade un petit jeu aujourd’hui oublié du nom de Blockhade. Le principe ? Nous vous l’avons expliqué un peu plus haut. Développé par Gremlin, une compagnie qui fermera ses portes dans les années 80 après avoir livré les titres Gee Bee, Monaco GP et Astro Fighter, le jeu fait donc évoluer deux formes (de serpent) dans un décor vide, le premier joueur touchant l’autre ou sa propre queue perdant la partie. Le succès est là, les clones aussi: la même année sort Bigfoot Bonkers. Le principe est exactement le même, avec seulement des obstacles en plus. Le nom, lui, est bien plus cool.

Un an plus tard, en 1977 donc, c’est le géant Atari qui se lance dans la course, avec non pas un, mais deux snake games. Le premier, sur borne d’arcade, s’appelle Dominos, et se contente de remplacer le serpent par des petites pièces rectangulaires (des dominos donc, hein, voilà). C’est la même chose mais pas exactement et ça passe. En septembre, c’est sur sa console Atari 2600 (RIP) que le développeur sort Surround, là encore un snake game tout ce qu’il y a de plus classique, si ce n’est qu’il s’agit de la toute première version console de ce qui, encore une fois, sera mondialement connu des années plus tard sous le nom de Snake. Et de toute évidence, Atari y croyait, puisque Surround était l’un des sept jeux accompagnant le lancement de la console, aux côtés de Street Racer et Video Olympics. En 1978, Worm deviendra la première version PC, sur le très vieux TRS-80. Puis presque plus rien (on vous épargne l’historique des copies des copies, si vous avez vu Multiplicity, vous savez que rien de bon ne peut réellement sortir de ce type de manipulations) jusqu’en 1997.

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Nous sommes l’année de la sortie de Jackie Brown et Be Here Now. Les téléphones sont encore loin d’être smart, mais Taneli Armanto, lui, l’est. Ce développeur, employé de Nokia a une idée, toute simple. Programmer au sein des nouveaux Nokia 6110, aujourd’hui nommés “tracteurs”, une version de Snake. Sans obstacles, juste un serpent, et le cadre de l’écran. Le téléphone arrive sur le marché en décembre 1997. Il y a Snake, certes, mais ce n’est pas vraiment un argument de vente. Non, c’est réellement trois années plus tard, en 2000, que Snake, en réalité Snake II, devient réellement célèbre. Ce téléphone a été vendu à 126 millions d’exemplaires, et il en va donc de même pour le jeu, qui séduit les collégiens désireux d’occuper la récréation, les parents qui patientent entre deux rendez-vous parents - professeurs, et grosso modo, la terre entière, qui découvre ce modèle de fun et de simplicité.


Nokia continuera d’intégrer Snake, dans différentes versions, à ses téléphones, mais qui a réellement eu un jour en sa possession un Nokia 3250 ? Avec l’apparition de l’iPhone en 2007, le public découvre un autre univers, et ne semble plus pouvoir se contenter de si peu. Snake, aujourd’hui, est un vestige du passé, un bon souvenir, un truc destiné aux musées d’Art Moderne (celui de New-York, par exemple, qui a déclaré vouloir le préserver et l’exposer). Mais qu’est-ce que c’était cool ! Juste cool, simplement, totalement, naïvement cool.


Nico Prat