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« Croquemitaines » - Des boogeymen à la française

Dernière nouveauté de la branche « comics » de Glénat, « Croquemitaines » elle l’œuvre du dessinateur Djet et du scénariste Mathieu Salvia. Deux artistes français donc, qui nous proposent une œuvre fantastique assez surprenante.
« Croquemitaines » - Des boogeymen à la française

Dernière nouveauté de la branche « comics » de Glénat, « Croquemitaines » elle l’œuvre du dessinateur Djet et du scénariste Mathieu Salvia. Deux artistes français donc, qui nous proposent une œuvre fantastique assez surprenante.


Elliott est un jeune garçon qui se réveille chaque nuit avec la fâcheuse impression qu’un monstre rode dans sa maison. Quand des ombres passent, que des jouets disparaissent ou qu’un crissement se faire entendre, c’est certainement l’œuvre du croquemitaine qui hante les murs de la demeure familiale. Bien entendu les parents pensent qu’il ne s’agit là que de l’imagination débordante de leur progéniture, jusqu’au jour où ils se font brutalement massacrer par un homme étrange qui semble contrôlé par une sorcière. 


Que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis, la légende du croquemitaine a très certainement traumatisée un grand nombre d’enfants dont les parents invoquaient la présence de ce boogeyman pour les obliger à se tenir tranquille. Mathieu Savlia va utiliser les récits et légendes urbaines autour de ce mystérieux personnage, pour élaborer les bases de ce nouvel univers ou le mal rode au coin de la rue. 

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Dans la diégèse du comics, les croquemitaines sont des entités qui se nourrissent des peurs, de la misère et de la haine qui les entoure. Ainsi, la mort de ses parents va alimenter des idées noires dans la tête du gamin. Ces sentiments dont ces démons sont friands sont appelées des « petites sœurs », elles les nourrissent et les rendent plus forts. 


Lors de l’attaque, une aide inattendue va venir s’interposer entre le jeune Elliott et la menace surgit de nos pires cauchemars. « Papa la mort » est une de ces créatures cauchemardesques qui veille sur la maison occupée par le jeune garçon. L’entité démoniaque à l’âme noire, a malgré tout arrêtée de se nourrir des peurs de la famille depuis bien longtemps. Il est ce que les autres croquemitaines appellent un « ancien », plus vieux, plus puissant et plus terrible que ses semblables. Accompagné d’un féroce cerbère, la créature va protéger le jeune garçon dans une course-poursuite implacable où vont se mêler magie et mythologie.


La nouvelle ligne Original Graphic Novel de Glénat trouve ici un très beau récit fantastique, à défaut d’être véritablement horrifique. Venu un peu de nulle part, ce premier tome nous livre une première partie à la fois sombre et nerveuse où l’intrigue qui enveloppe le jeune Elliott va rapidement déborder sur la guerre invisible que se livrent ces croquemitaines aux looks retro-punk.

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S’il commence à la façon d’un conte horrifique, le ton du récit va se muer petit à petit en « actionner » qui n’oublie pas de nous faire découvrir un véritable univers, à la fois riche et intense. Sans connaitre les influences des auteurs, on peut trouver des similitudes avec le « Spawn » de Mc Farlane, mixé avec un soupçon de « pop » qui entoure l’excellente série « Rumble » de John Arcudi.


Djet est un dessinateur qui m’était jusqu’alors inconnu, mais force est de constater que l’artiste arrive à gérer parfaitement ses cadrages et le dynamisme des ses scènes d’action. Son trait énergique, dans la même veine qu’Humberto Ramos, évite au récit d’être trop lugubre et apporte presque une touche « funkie » à l’histoire.


« Croquemitaines » est une série qui arrive avec une proposition que l’on ne peut ignorer. Digne d’un thriller haletant, ce premier tome fonctionne et ce, malgré une intrigue qui a tendance à se faire un peu étouffer par la richesse de l’univers qu’elle propose. Avec un récit qui va à cent à l’heure, on en redemande tout en se disant qu’il est malgré tout dommage que la série se termine dans un second et dernier tome, tant on aurait eu envie de se glisser plus longtemps entre les pages qui hantent ce monde mystérieux. 


Christophe BALME


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