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Sophie Turner (Phoenix) nous parle de X-Men Apocalypse

La jeune actrice de Game Of Thrones est la nouvelle Jean Grey dans le dernier volet des aventures de nos mutants préférés. L'occasion de parler avec elle de la série culte de HBO, de blockbuster et d'uniforme.
Sophie Turner (Phoenix) nous parle de X-Men Apocalypse

La jeune actrice de Game Of Thrones est la nouvelle Jean Grey dans le dernier volet des aventures de nos mutants préférés. L'occasion de parler avec elle de la série culte de HBO, de gros film d'action et d'uniforme.


Tu es connue du grand public pour ton rôle dans Game Of Thrones, X-Men Apocalypse est ton premier blockbuster, lequel est le plus gros challenge ?

"C'est un peu la même chose pour le coup, parce que les deux sont des grosses productions, des gros budgets, donc la différence ne m'a pas frappée tant que ça, même s'il y a toujours des spécificités côté cinéma. Mais sinon, niveau décor et figurant, certains tournages de Game Of Thrones étaient aussi impressionnants. Par rapport à l'équipe, ce sont les mêmes rapports : on s'entend bien et on sort tous les soirs ! En terme de travail par contre c'est très différent, déjà parce que c'est un rôle beaucoup plus physique ; Jean Grey est bien plus impliquée dans les scènes d'action que Sansa Stark ! Du coup j'ai dû pas mal m'entraîner pour ce rôle, aller à la salle de gym, lever les jambes pour ensuite essayer de faire croire à tout le monde que je n'étais pas totalement inutile (rires). Vu que c'est une télépathe ET une télékinésiste, moi je pensais bêtement que j'allais être tranquille, qu'elle passerait la plupart de son temps assise. Loupé... Apparemment c'est juste Xavier qui a ce privilège, Jean court souvent partout, ne serait-ce que pour échapper à des explosions, des assaillants, etc..".


D'ailleurs dans ces séquences tu as, comme les autres, ton uniforme X-Men.

"C'est notre super-costume ! C'est fait pour que l'on soit agiles mais le design est aussi conçu pour être confortable un minimum dans certaines parties (elle tape l'armure au niveau de sa poitrine). Bon, j'ai mis un petit temps à m'y habituer, au début je marchais comme un robot avec ça sur les épaules. Du coup, j'avoue, au début pour certaines scènes, j'étais bien contente qu'on ait des doublures, moi toute seule j'aurais eu l'air idiote. Il y a un côté militaire, un peu rigide... En même temps, sans trop en dire, au moment de l'intrigue où on enfile ça, ce sont des uniformes et nous, on devient des soldats en mission ! D'ailleurs c'est bête mais dès que tu le portes, instinctivement, ça t'aide à rentrer dans le personnage, ta façon de te tenir change, ton attitude aussi, un peu. C'est marrant parce que ça me fait exactement la même chose avec les costumes de Game Of Thrones. C'est-à-dire que si tu commences à être habillée pour une scène, avec une robe à l'ancienne ou une peau de bête, naturellement, tu vas oublier toutes tes façons de te tenir de la vie de tous les jours. Quand je suis en Sansa, même si ça ne tourne pas, jamais je ne me tiens comme ça (elle s'affale sur sa chaise, de côté et complètement détendue), c'est impossible. Et puis ça abîmerait les robes, en plus d'être ridicule (rires)".

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D'un autre côté, jouer une super-héroïne peut aussi présenter un côté ridicule si on manque de chance.


"Hmm... Plusieurs fois je me suis dit en plein tournage "ok, je vais sans doute ressembler à rien" en faisant telle ou telle pose, donc oui, j'anticipe un peu. Avant de me voir moi-même à l'écran j'anticipais déjà ! Maintenant, je pense qu'il s'agit d'un personnage totalement culte et iconique, je suis super fière que l'on m'ait choisie pour la jouer".

Prête à avoir ta propre figurine, du coup ?


"Ahaha ouais, ça pour le coup ce n'est pas le genre de trucs auxquels tu réfléchis immédiatement mais c'est clair que ça joue aussi ! On verra bien à quoi je ressemblerai en mode mini-figurines ou bobble head. Ça va être bizarre".

Jean Grey a déjà été jouée dans la première trilogie par Famke Janssen, quelle a été son influence sur ton interprétation ?


"J'ai complètement pris en compte tout le travail de Famke sur le personnage, je ne pouvais pas faire comme si rien n'avait été fait, comme si elle n'avait pas existé... C'est elle qui a donné naissance à Jean version grand écran, c'est la base. Toute la dualité entre Jean et l'entité Phénix, c'est elle aussi. Plein d'autres actrices l'auraient joué de manière très agressive, très énervée, tu peux même le surjouer, ce serait cohérent avec le personnage, mais elle a opté pour quelque chose de bien plus sobre et c'était très beau comme performance. C'était clairement un bon exemple et ça m'a servi d'émulation en quelque sorte. Je lui ai parlé directement, elle m'a mise en confiance, en me répétant qu'il fallait avant tout que je connaisse le personnage et que tout irait bien partant de là. Bon, ça ne m'a pas empêché d'avoir la frousse en arrivant sur le plateau (rires). Mais je voulais aussi apporter mes spécificités, construire un peu « ma » Jean Grey en plus de ce qu'a déjà connu le public. C'est quand même une version très jeune, en pleine puberté, qui n'a pas fini de découvrir ses pouvoirs mutants, elle est assez paumée dans cette version. Du coup je pense que j'ai mis un peu de moi dans le personnage".

Connaître « l'avenir » du personnage sur le long terme, c'est une difficulté supplémentaire ou une facilité ? Que ce soit pour GoT comme pour X-Men d'ailleurs...


"C'est un challenge mais c'est aussi très excitant parce que concrètement tout le monde sait comment évolue Jean avec le temps. Donc c'est assez marrant de la jouer bien avant tout ça, quand elle ne maîtrise pas vraiment ses pouvoirs, quand elle ne les a pas encore développés au point que l'on connaît. Elle est beaucoup moins forte que sa version adulte, et c'est ça qui m'intéresse : on part de son potentiel accompli et tout-puissant et je le diminue pour donner la jeune Jean. A l'inverse, pour Sansa, tout l'intérêt est de laisser ici et là des indices qui te font penser qu'elle a en elle quelque chose de fort mais qui n'est pas encore écrit, et qui n'arrivera peut-être jamais d'ailleurs, je ne peux rien spoiler (rires). Tu peux la voir comme une victime mais mon boulot c'est que l'on pense par moment « hé, attends, elle pourrait peut-être se rebeller ou tuer quelqu'un un jour », etc. Pour Jean, ce n'est pas juste une éventualité, on sait très bien ce dont elle est capable en réalité et tout le potentiel de destruction qu'elle a".


Dans le package Jean Grey il y a aussi l'incontournable amour naissant avec Cyclope.


"Alors ça, c'est la partie la plus facile du rôle (rires). Niveau humain, déjà Tye Sheridan est super marrant, ça a marché tout de suite entre nous, je pense qu'on a une alchimie plutôt sympa. Niveau acteur, il est super impliqué, c'est la première fois que je bosse avec lui et c'est ça qui m'a marquée. On a fait des essais ensemble, et juste après Brian a dit banco, on est allés à Washington et c'est à partir de là qu'on est devenus "liés", si tu veux. Grâce à l'alcool, notamment. Non je déconne (rires). On s'est franchement bien entendus".


Tu arrives dans une saga qui compte déjà  films sans parler des spin-off, ça a changé ta façon d'aborder le projet ?


"C'était une des raisons pour lesquelles j'étais pétrifiée, au départ. J'ai vu tous les films, on peut dire que j'ai un peu grandi avec ces héros là. Donc j'étais pas mal stressée quand j'ai décroché le rôle, mais j'ai reçu un mail sur le mode « nous sommes très honorés que tu rejoignes l'équipe » et quand je les ai rencontrés, ils ont été super. Il y a un côté euphorique, surtout que le personnage a déjà été présenté, et en même temps c'est un peu angoissant... Bizarre ! (rires). Je pensais d'ailleurs qu'il y aurait un peu deux groupes dans les acteurs : les jeunes et les anciens. Qu'on allait surtout s'épauler entre jeunes recrues et que les autres seraient un peu dans leur coin. Sauf que ça ne marche pas du tout comme ça, et tant mieux, parce qu'on joue tous ensemble ! Au final on a formé une équipe en oubliant un peu qui étaient les vétérans et les nouveaux".


En ce moment on parle de plus en plus de la nécessité d'avoir des figures féminines fortes dans les films de superhéros, Wonder Woman est en projet, Captain Marvel aussi. Tu trouves que c'est un progrès ?


"Je trouve ça positif bien sûr, parce que dans la réalité, les femmes fortes, ce n'est pas ça qui manque, mais sur les écrans, c'est souvent un peu plus compliqué. Donc si le personnage... Attention je parle uniquement du perso hein, pas de moi en tant qu'individu, je ne me vois pas du tout en modèle pour qui que ce soit ! (rires) Mais du côté fictif, si des figures féminines comme Jean Grey peuvent inspirer des gens, c'est super. Je ne pense pas que les personnages fictifs en général soient créés dans ce but, c'est vrai. Ils sont là avant tout pour faire avancer une intrigue, interagir avec d'autres au gré de l'histoire. C'est seulement après que les gens peuvent s'identifier et considérer qu'untel ou untel symbolise tel accomplissement. Mais ce n'est pas le but premier".


Propos recueillis par Yérim Sar


X-Men Apocalypse - Dans les salles