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Captain Fantastic est le seul vrai film de super-héros de la rentrée

Sorti il y a quelques jours dans les salles, Captain Fantastic, de Matt Ross, célèbre un héros presque normal, un père de famille un peu fou, et, sans éviter quelques clichés, glorifie la différence.
Captain Fantastic est le seul vrai film de super-héros de la rentrée

Sorti il y a quelques jours dans les salles, Captain Fantastic, de Matt Ross, célèbre un héros presque normal, un père de famille un peu fou, et, sans éviter quelques clichés, glorifie la différence.


C'est l'histoire d'un mec qui élève ses six enfants en forêt, leur apprend à se défendre, à survivre, mais aussi à fêter le Noam Chomsky Day plutôt que Noël. Une famille hors norme, où la petite dernière sait réciter par coeur la liste complète des amendements de la constitution des États-Unis, ratifiés et non ratifiés, et où l'aîné est reçu dans toutes les universités du pays. Captain Fantastic, le père, joué par Viggo Mortensen (qui continue de choisir soigneusement ses rôles et de ne presque jamais se planter), est en quelque sorte la version adulte et bien vivante de Christopher Johnson McCandless, le héros d'Into The Wild. Un type qui veut bien faire, se trompe parfois, mais qui est guidé par une utopie, qui pourrait bien, au moment de rejoindre le monde réel pour exaucer le dernier souhait de sa défunte femme, le faire dérailler et l'éloigner de sa famille.

Captain Fantastic est un film simple. Pas fauché, non, mais simple, tant dans sa forme que dans son propos : tu as le droit à la différence. C'est un postulat léger, oui, et sur pellicule, son application n'est pas exempte de clichés, comme lors de cette scène de funérailles, où la petite famille entonne à l'unisson une version acoustique de Sweet Child O'Mine (Captain Fantastic parle également de la famille, de celle qui est la nôtre et c'est ainsi on n'a pas le choix, et de celle des autres, qu'on regarde parfois avec envie). Mais la naïveté, délicatement mise en scène, n'irrite jamais, là où tant d'autres ne savent maîtriser le délicat dosage. Viggo Mortensen est-il le meilleur père du monde, ou le pire ? Le film ne répond pas à la question, l'acteur et réalisateur Matt Ross prenant soin de ne jamais imposer de réponse toute faite, et encore moins de morale. C'est sa force. Il laisse le spectateur prendre une place dans le bus qui emmène les six enfants et leur père à travers les États-Unis.


Captain Fantastic n'a pas de cape, pas de masque, pas d'ennemis venus d'une autre planète, pas de scène post générique, et sûrement pas la moindre chance de faire mieux que Docteur Strange, également dans les salles, au box-office. Sa grandeur, son pouvoir, vient d'ailleurs : Captain Fantastic, comme ses personnages, est un film qui a du coeur.


Captain Fantastic est donc un film rare.


Nico Prat