Golden Kamui : un must read pour les amateurs de manga
Un manga où s’affronte un commando des forces spéciales et une gamine accompagnée d’un « Immortel ». Un manga où les scènes d’action sont courtes mais intenses, au lieu de trainer pendant trois chapitres. Un manga où la tragédie ne prend que deux casUn manga où s’affrontent un commando des forces spéciales et une gamine accompagnée d’un « Immortel ». Un manga où les scènes d’action sont courtes mais intenses, au lieu de trainer pendant trois chapitres. Un manga où la tragédie ne prend que deux cases au lieu d’un volume entier de plus de 30 chapitres avec des flashbacks inutiles. Un manga où les vannes sont réellement drôles. Un manga où les personnages sont uniques, crédibles, charismatiques et attachants. Prenons un peu de temps pour vous parler du manga Golden Kamui de Satoru Noda (tomes 1 & 2 disponibles en France aux éditions Ki-oon).
Golden Kamui, c’est l’histoire d’un vétéran de la guerre russo-japonaise (conflit trop peu souvent traité et encore moins sous forme de manga), le légendaire Saichi Sugimoto surnommé l’Immortel. Lorsque le conflit se termine, il se retrouve seul et sans le sou…mais c’est alors qu’il apprend l’existence d’un fabuleux trésor de 75 kilos d’or accumulé par les Aïnous, peuple autochtone vivant en harmonie avec la nature. Hélas, le magot a été volé, puis caché par un homme désormais enfermé dans la pire prison d’Hokkaido. Les seuls indices menant au butin sont de mystérieux tatouages inscrits sur la peau de criminels évadés.
Trois groupes sont en effet à la recherche du butin. Sugimoto en compagnie d’Ashirpa, la 7e division de l’armée japonaise qui est considérée comme l’élite militaire et quelques héros de l’ère Bakumatsu (essentiellement des vieux samouraïs de l’ancien shogunat). Comment vont-ils procéder pour rassembler tous les fragments de carte ? Ils vont traquer les prisonniers et leurs scalper la peau, tout simplement…
L’histoire qui se veut sérieuse intègre quelques moments loufoques. Les jeux de mots sont originaux et se mélangent très bien avec les scènes de violence. Chaque aspect de l’histoire, que ce soit l’action, le drame, la comédie ou même les flashbacks fonctionnent à merveille. De plus, l’intrigue de Golden Kamui ne repose pas entièrement sur des cliffhangers.
Evoquons également le colossal travail de recherche sur la culture Aïnou effectué par Satoru Noda. Tout au long des deux premiers tomes, l’auteur met en avant ce peuple aborigène vivant dans le Nord du Japon et ce en décrivant son mode de vie de l’époque, les outils utilisés pour la chasse ou encore ses connaissances gastronomiques.
Ce manga brille également par l’écriture de ses personnages. Le contraste entre les différents protagonistes est superbe. Prenons l’exemple le plus évident : Sugimoto vs Ashirpa.?Sugimoto l’Immortel est un vétéran de la guerre qui a acquis cette renommée car c’était un guerrier hors pair et qui ne faisait preuve d’aucune hésitation lors des combats face aux russes. Abattu, poignardé, Sugimoto a toujours survécu, et a toujours porté le coup fatal à ses ennemis. C’était un Dieu sur le champ de bataille. Vous pouvez donc imaginer le contraste lorsqu’un héros tel que lui fais équipe avec la petite aïnoue. Et ce même si cette dernière se révèle être une vraie dur à cuire au cours de leur périple.??
Les planches sont belles, viscérales et réalistes. Les paysages d’Hokkaido dessinés par Satoru Noda sont à couper le souffle, et offrent une vue panoramique sur les montagnes enneigées de l’île et une magnifique description de la ville et de son animation de l’époque. Les séquences d’action sont renforcées avec les mouvements de balayage, et on peut noter de nombreux détails lorsque les visages sont ensanglantés. En outre, les personnages sont dessinés d’une manière réaliste.
Après lecture de ces deux premiers tomes édités chez Ki-oon, on peut le dire, Golden Kamui est une vraie réussite et nous offre un manga d’aventure étonnant. Un must read !
Pierre Sauveton