Jean-Claude & Van Damme : quand l'acteur se retrouve face à lui-même
Le musculeux belge n'a pas fini de renaître de ses cendres et de faire gausser la planète ciné par ses interventions magiques - voire la dernière en date pour "sauver" Clara Delevigne des méchants paparazzi. Dans l'hilarité ambiante autour du Mr MuscLe musculeux belge n'a pas fini de renaître de ses cendres et de faire gausser la planète ciné par ses interventions magiques - voir la dernière en date pour "sauver" Clara Delevingne des méchants paparazzi.
Dans l'hilarité ambiante autour du Mr Muscle from Brussels, on en oublierait presque ce qui fait son aura : dans la tête de Jean-Claude, il n'y a pas que Jean-Claude. Il y aussi JCVD, une vision fantasmée de ce que pense l'acteur de lui-même, image double que l'on retrouve tout au long de sa filmographie. Entre grands écarts et muscles huilés, sourire beau gosse et coups de pied sautés, JCVD s'aime incontestablement. Petit florilège de ces moments inoubliables : quand Jean-Claude se livre tel quel, tente de faire le comédien, ou enfin rencontre Van Damme lui-même.
Double Impact (Sheldon Lettich, 1991)
L'impact est "double" donc. Et pour cause. La première rencontre de Jean-Claude avec lui-même se fait ici lorsque l'acteur joue tour à tour les rôles de jumeaux enfin réunis, Chad et Alex, deux facettes d'un même homme comme autant de facettes d'un Jean-Claude. L'un est vulgaire, boit et court après les demoiselles. L'autre est sérieusement chiant. Leur point commun : les deux savent se battre évidemment. Ce qu'on aime : pour incarner son jumeau, JCVD se met du Pento dans les cheveux. Il fallait y penser. Tout simplement.
TimeCop (Peter Hyams, 1994)
En l'an de grâce 2004, Max Walker, ancien flic endurci depuis le décès de sa femme et considéré comme le meilleur agent de la T.E.C., tente d’empêcher un criminel de sévir dans le temps, ce qui le ramène dans une époque qu'il a connue et qui pourrait changer sa vie. Cette fois, la rencontre est temporelle. C'est un JCVD qui voyage dans le passé pour se mettre en garde car il y a pas mal de méchants qui rôdent... Rassurez-vous, un grand écart plus tard et ça repart. Le duel sera essentiellement capillaire : nuque longue contre dégradé propret. Nous sommes dans les années 1990, c'est bien sûr le mulet qui gagne.
Friends (Celui qui retrouve son singe - 2ème partie, 1996 )
La grande mode des guests dans les séries télé est en train de naître et Jean-Claude s'engouffre dans la brèche. Il jouera son propre rôle, celui d'un acteur en pleine gloire (semi-véridique en 1996), qui sera objet de convoitise de Rachel et Monica. L'acteur se jettera quelques fleurs d'auto-dérision notamment lorsque Rachel, surexcitée à l'idée d'être au bras du bellâtre star, lui demande s'il peut battre un type pris au hasard dans la rue. Jean-Claude lui répondra simplement que "Oui". En toute modestie, sourire aux lèvres.
Last Action Hero (John McTiernan, 1993)
En pleine gloire Planet Hollywood, JCVD rejoint le club très privé des action heroes rois du monde : Stallone, Schwarzy, Bruce Willis... Ce bon vieux rêve de gosse qui est de voir se castagner ses idoles n'aura pas encore lieu (il faudra attendre une autre résurrection : Expendables 2). En revanche lorsque Schwarzy découvre le monde "réel", il ne pouvait tomber que sur une personne : Jean-Claude Van Damme lui-même invité à l'avant première du dernier Jack Slater.
Replicant (Ringo Lam, 2001)
JCVD fait son show à Loft Story et fait flipper la France (et ce pauvre Benjamin Castaldi qui ne s'en est jamais remis), répond à d'improbables interviews en parlant de lui et de Dieu : Jean-Claude est devenu Van Damme officiellement. C'est justement le moment choisi pour assumer son dédoublement avec Replicant, pas loin d'être le meilleur opus de sa filmo. Il est un tueur en série et un clone à la fois mais surtout il surprend son monde avec l'une de ses meilleures prestations, sombre et tendue.
JCVD (Mabrouk El Mechri, 2007)
Cette fois Jean-Claude joue son propre rôle : celui d'un homme à bout, privé de ses enfants, moqué. Il retourne aux sources du plat pays pour se retrouver et reconquérir, larme à l'oeil, le gamin égaré qui a cru en lui depuis Bloodsport. La mission de Mabrouk El Mechri est donc de réinvestir Jean-Claude dans son rôle fétiche : lui-même. Pour son revival ciné (JCVD est cantonné au direct to video depuis le début des années 2000), il fallait repartir à zéro et se redéfinir tel qu'il souhaite que le public le voie : un véritable acteur.
Jean-Claude Van Johnson (2016)
En réalité Van Damme a déjà un double : il s'agit de Frank Dux, artiste martial dont la biographie a inspiré Bloodsport. Les deux hommes furent très proches jusqu'à ce que Dux intente un procès à Van Damme pour son film Le Grand Tournoi qu'il considérait comme un remake de Bloodsport, volé par le Belge. Dux est un personnage assez mystérieux, a priori mythomane : il aurait en effet participé à de nombreux Kumitees (tournois secrets d'arts martiaux), travaillé pour la CIA, sillonné le monde... On n'y croit pas trop mais sa vie a de quoi nourrir une série télé comique. Si l'on ajoute David Zucker au projet, on a largement de quoi saliver d'avance.
Romain Dubois