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Révolution VHS : un docu sur l'épopée de la cassette vidéo

Avec le documentaire Révolution VHS, Dimitri Kourtchine retrace l’histoire de la cassette et son influence. Aussi bien sur la pop culture que sur notre mode de vie, et nos habitudes de visionnage.
Révolution VHS : un docu sur l'épopée de la cassette vidéo

Avec le documentaire Révolution VHS, Dimitri Kourtchine retrace l’histoire de la cassette et son influence. Aussi bien sur la pop culture que sur notre mode de vie, et nos habitudes de visionnage.


Plus que l’industrie du cinéma et de l’entertainment, c’est littéralement notre mode de vie qu’elle a révolutionné. La VHS est l’objet d’un documentaire de Dimitri Kourtchine, qui retrace toute l’histoire de ce « petit bout de plastique noir », de sa création dans les années 70 à sa lente agonie à la fin des années 90.


Dans Révolution VHS, la cassette est d’abord racontée comme un objet venu du futur, sur lequel une communauté de « geeks » se précipite, en particulier en 1975 avec l’arrivée du Sony Betamax. Et puis arrivent les ennuis. Avant la traditionnelle guerre des formats, durant laquelle triomphera la VHS, la cassette est dans le collimateur des studios, qui refusent qu’on copie leurs productions à la maison. Sauf que la Cour suprême tranche, et déclare totalement légal le fait de copier les programmes télévisés à l’aide de son magnétoscope.


À travers les témoignages de passionnés, collectionneurs ou spécialistes, le documentaire raconte ensuite la déferlante de la VHS. Dans les années 80, les magnétoscopes se démocratisent, les premiers vidéo-clubs apparaissent, d’abord clandestinement, puis plus officiellement. On y trouve de tout, mais ce qui a le plus de succès, ce sont les films pornographiques, et ceux d’horreur. De quoi agacer certaines parties de l’Amérique puritaine, ou même du Royaume-Uni, où un député tente d’interdire la distribution de films d’horreur en VHS.


C’est bien sûr peine perdue. La VHS poursuit sa conquête du monde et devient même, d’après le documentaire, un « révélateur des normes établies ». Elle entérine la censure et, dans les pays jusqu’à alors membres de l’URSS, engage « une réflexion » sur les bienfaits respectifs du capitalisme et du communisme. La déferlante VHS s’abat aussi sur le bloc de l’Est, et fait triompher la culture occidentale. Les jeunes d’Europe de l’Est la dévorent et regardent en boucle les cassettes des films d’actions américains.


Mais comme les régimes communistes, la chute de la VHS va être dure. Au milieu des années 90, elle laisse place au DVD, qui sera lui-même très vite remplacé par le téléchargement. Sauf que contrairement au DVD, la VHS, elle, connaît déjà son revival. « On fait des projections de VHS, on crée des pochettes de films modernes à la mode VHS, on fait des films sur les VHS, des applis qui permettent de filmer comme sur des VHS ; la prestigieuse bibliothèque de Yale vient de se doter d’un département VHS rassemblant des milliers de films d’horreur improbables », liste le film. « Les défauts, le grain, les stries, l’usure de la bande, tout ce qui faisait pester les cinéphiles il y a encore quinze ou vingt ans est aujourd’hui du plus grand chic ». Et ce n'est pas pour nous déplaire.


Le documentaire, long de 52 minutes, sera diffusé le vendredi 1er septembre à 22 h 20 pour la case Pop Culture de la chaîne Arte. Il est aussi disponible en replay.


Quentin GUÉROULT