Steven Spielberg est grand et nous sommes tous petits

Diffusé le 7 octobre dernier sur HBO, le documentaire consacré au plus grand cinéaste de tous les temps exige un visionnage immédiat, ou une séance supplémentaire.

Parce que tout long format consacré au réalisateur, excusez du peu, d'Indiana Jones, E.T, Les Dents de la Mer, Jurassic Park, La liste de Schindler, Minority Report, et, heu, Amistad , mérite qu'on s'y perde, mais aussi et surtout parce que ce documentaire de Susan Lacy explore, non en profondeur (rien ici que le fan hardcore ne saura déjà, et aucune longue théorie sur le cinéma, on parle bien de lui, et de ses films) mais avec quantité d'amour et de passion, la carrière (en effectuant quelques sautes dans le temps) d'un grand, très grand Monsieur.

Bien au-delà des poncifs du genre documentaire (les collègues viennent dire du bien) et du sous-texte (le cinéma comme échappatoire, etc...), "Spielberg" raconte la cinéphilie d'hier et d'aujourd'hui, cet Hollywood qui émerveille mais assomme, et les critiques qui opposent le faiseur et l'auteur, les masses et le respect, l'Art et le Succès... Ce documentaire, qui aurait pu s'appeler Steven tant on pense le connaître, ne parle que de Passion, et de celle d'un homme qui plus que n'importe qui d'autre, a su la transmettre sur plusieurs générations. Si les films du réalisateur enchantent, font un bien fou, il en va de même quand il prend le temps de nous en parler, sans faux semblants, sans prétention, sans honte (1941) et sans larmes (La Liste de Schindler). Il se livre ici comme jamais auparavant.

Spielberg est Grand, et nous sommes tous petits. Ce documentaire nous le rappelle, tout en nous conviant au partage. Spielberg n'a jamais cessé de parler de lui, et finalement, de nous, de notre grande et de notre petite histoire. Ces histoires qu'il raconte depuis des décennies et ont changé nos vies.