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Batman est bel et bien le maître chez DC !

Tom King est entré dans la cour des grands avec la série « The Vision » chez Marvel, un comics sur le personnage éponyme le montrant tentant de se créer une famille et de vivre le rêve américain.
Batman est bel et bien le maître chez DC !

Tom King est entré dans la cour des grands avec la série « The Vision » chez Marvel, un comics sur le personnage éponyme le montrant tentant de se créer une famille et de vivre le rêve américain. Il est pourtant passé depuis quelques années, chez la concurrence, puisque c’est à lui que DC a confié la lourde tâche de relancer Batman, avec la gamme « rebirth ». Un défi de taille que l’auteur a relevé avec succès, proposant une série mettant en avant la dualité Wayne/Batman tout en questionnant son système de pensée et ses valeurs. Point d’orgue de la série, le fameux mariage entre le chevalier noir et Catwoman qui a fait verser tant d’encre, que King a dû s’entourer d’un garde du corps à la précédente Comic-Con de San Diego.

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Si l’issue #50 de Batman Rebirth (encore inédit en France) a valu des menaces de mort à King, c’est avec un « one shot » plus classique qu’Urban Comics a décidé de débuter cette rentrée. « Batman - À la vie, à la mort » se découpe en deux histoires qui peuvent se lire sans pour autant connaître la série Rebirth sur le bout des doigts. Toutes les deux signées par King, les aventures ont pour thème les histoires de coeur de Batman.


La première partie peut être considérée comme un « What If » et met en scène l’emblématique duo Batman/Catwoman jouant au chat et à la souris. Un récit essayant de synthétiser la relation amoureuse des deux héros, mêlant nostalgie et romantisme. L’un chassant la voleuse, l’autre tentant d’endurcir son chevalier, tout ça dans un ballet à la fois touchant et flamboyant. Que se serait-il passé si ces deux là s’étaient unis il y a bien des années ? Comment auraient évolué leur relation ? C’est ce que se propose de vous raconter cette première partie, issue du « Batman Annual #2 ». Si tous les grands auteurs qui sont passés sur Batman ont en commun d’avoir réussi à s’approprier le personnage, alors King fait partie de ceux là. La relation qu’il arrive à instaurer entre les deux amants au cours de son run est brillante. Le récit, bien qu’assez court, n’en est pas moins riche pour autant et se concentre sur l’essence de ce qui fait le chevalier noir. En prenant du recul sur les évènements de la série « Rebirth », King arrive à compléter sa série régulière en rendant les personnages plus humains, permettant ainsi de comprendre les sentiments qui animent les deux amants. Le final donne tout son sens à la série en concluant de façon magistrale la relation profondément humaine qui lie Bruce et Selina. Au dessin, rarement Lee Weeks n’a été aussi brillant, rendant coup pour coup les idées de King tout en les sublimant. Weeks arrive à saisir à la perfection les changements de ton, alternant les scènes d’action spectaculaires avec des moments solennels et intimistes.

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Après une première partie réussie haut la main, la seconde histoire va nous plonger dans les bas-fonds de Gotham dans un polar « hard boiled » avec… des Toons. Dans « Batman - Elmer Fudd », les personnages de la Warner vont être « humanisés » dans un récit faisant le grand écart entre Frank Miller et Tex Avery. Elmer est à la recherche du meurtrier de sa femme. Il va trouver Bugs dans le bar miteux de Porky où nous retrouvons tout un éventail de Looney Tunes issus de l’âge d’or de la Warner Bros. Après avoir siroté son jus de carottes, Bugs va rapidement tenter de sauver sa peau en pointant un certain Bruce Wayne comme étant le responsable de la mort de la jeune femme. La confrontation entre Fudd et Wayne sera fracassante dans ce crossover étrangement palpitant et bourré de références. Là encore, un des premiers amours de Batman va refaire son apparition, mais la cerise sur le gâteau sera bel et bien de voir comment la retranscription des Toons dans le monde DC va être faite. Taz, Sam le Pirate ou encore Marvin le Martien vont être de la partie, alors que King tente d’adapter sérieusement le récit en essayant de garder l’essence de chaque personnage. Un crossover improbable cette fois mis en scène par le duo Tom King/Byron Vaughns qui s’en sort avec les honneurs et ce, malgré un exercice super casse-gueule. 


Le hors-série « Batman - À la vie, à la mort » est une belle réussite. L’annual et le crossover sélectionnés pour cet opus sont tous les deux le haut du panier de ce qui se fait actuellement en comics mainstream. A la fois riche et touchante, la première partie n’aura de cesse de vous émouvoir, tandis que la seconde sera à la fois brutale et surprenante. Tom King a réussi à sortir de l’ombre de Snyder en proposant sa vision du personnage. Impossible de dire si une fois le mariage consommé, la fougue sera toujours là (c’était un peu le souci chez Snyder), mais pour l’instant, Batman est bel et bien le maître chez DC. Hail to the King !


Christophe BALME


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