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Cobra : le crime est un poison, il en est l’antidote

« Le crime est un poison, il en est l’antidote ». Voici la ligne qui figurait en haut de l’affiche de Cobra, au-dessus d’un Stallone millésime 86, flingue brandi et allumette au coin de la bouche.
Cobra : le crime est un poison, il en est l’antidote

« Le crime est un poison, il en est l’antidote ». Voici la ligne qui figurait en haut de l’affiche de Cobra, au-dessus d’un Stallone millésime 86, flingue brandi et allumette au coin de la bouche. On savait qu’on en tenait un bon, là…


Pour Cobra, George Pan Cosmatos a dirigé Stallone une seconde fois, dans la foulée de Rambo II. Et on imagine qu’il n’a pas trop eu son mot à dire à une période où Sly enchaînait les blockbusters reaganiens. Et tant mieux : il aurait probablement freiné l’étalon italien et empêché le film d’atteindre un statut culte mérité. Comme Le Grand Pardon (I et II), Cobra fait partie de ce petit cercle de films dont on ne se lasse pas, totalement jouissifs pour une multitude d’autres raisons que ses intentions premières. 

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Dès la séquence d’ouverture, on sent bien que rien ne va, et qu’il n’y a aucune chance pour que ça s’améliore… Après le générique, un psychopathe prend une supérette californienne d’assaut. Panique. Les flics sont dépassés. Ils finissent – à contrecœur - par appeler Marion Cobretti, dit Cobra. Le flic rebelle entre, entame un gunfight derrière un frigo Pepsi, flingue le vilain malfaiteur (après lui avoir expliqué qu’il était un antidote au crime entre autres punchlines), puis ressort en mouchant un journaliste quasiment communiste qui insinuait que les méthodes de Cobretti n’étaient pas les plus propres… Cobra s’en fout, il rentre chez lui manger des protéines et découper de la pizza froide avec une paire de ciseaux et boire un peu de Pepsi. 


Cobra ne s’entend pas trop bien avec ses collègues, sauf un. Ils ne comprennent pas son style, ne boivent pas de Pepsi, n’aiment pas son efficacité, ni sa voiture sortie des années 50 mais customisée pour pouvoir poursuivre des méchants. Et des méchants, y’en a : des sacrés salopards, des fanatiques dont certains membres travaillent même à l’hôtel de police. Tous pourris, sauf Cobra.


Et ces salauds veulent faire la peau à une grande suédoise, mannequin de métier, qui s’est retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment en témoin d’un crime. Mais dans son malheur, elle a eu la chance de croiser Marion Cobretti… Brigitte Nielsen – un temps madame Stallone à la ville - a trouvé un troisième rôle à la hauteur de son talent : elle passe progressivement de la belle proie, au trophée du flic marginal. Gros travail sur l’évolution psychologique du personnage.

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Ne cherchez pas de sous-texte, il n’y en a aucun : c’est du premier degré d’un bout à l’autre (ou alors une parodie magistrale). Cobra n’est pas un Inspecteur Harry ambigu et provocateur, mais un gros flic réac, le fantasme des administrations Reagan/Bush. Il enchaîne les actions punitives et les punchlines foireuses tout au long d’une histoire vue et revue, produite par les deux cousins Golan et Globus pour la Cannon Group, maison sans laquelle nos VHS n’auraient pas eu autant de saveur (la seule à avoir eu Charles Bronson, Chuck Norris, JCVD, Michael Dudikoff et Sylvester Stallone à son catalogue dans la même décennie). Marqué par son esthétique 80’s, (et son placement de produit Pepsi), le film était daté deux mois après sa sortie, ce qui le rend magique en 2014. Du miel pour les magnétoscopes, douceur pour vos lecteurs Blu-ray.


Cobra est au cinéma ce que sont les Curly à la gastronomie : chimique, mauvais pour la santé mais une fois le paquet ouvert, impossible de s’arrêter.


Arnaud Fraisse

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