Coco : un Pixar beau à en mourir
Comment ne pas douter de Pixar en 2017 ? Honnêtement, comment ne pas perdre un peu de notre passion et de notre amour ? Et surtout, comment rallumer la flamme ?Comment ne pas douter de Pixar en 2017 ? Honnêtement, comment ne pas perdre un peu de notre passion et de notre amour ? Et surtout, comment rallumer la flamme ?
Pixar, autrefois, c’était Toy Story 1 et 2, Wall E, Là-Haut. Des suites et des idées, qui ne se contentaient pas d’exploiter, d’user un filon, des projets d’une ambition débordante, de l’audace (une première demi-heure muette dans Wall E), de la poésie, de l’amour. Du Grand Cinéma ! Puis, il y a eu Monstres Academy, Cars 2, Le Monde de Dory, et surtout le très mauvais Voyage d’Arlo, film raté, à la gestation compliquée, sorte de brouillon absolu. Mais en 2015, il y eut Vice Versa. Une nouvelle bonne raison de croire. Et aujourd’hui, Coco.
“Depuis déjà plusieurs générations, la musique est bannie dans la famille de Miguel. Un vrai déchirement pour le jeune garçon dont le rêve ultime est de devenir un musicien aussi accompli que son idole, Ernesto de la Cruz. Bien décidé à prouver son talent, Miguel, par un étrange concours de circonstances, se retrouve propulsé dans un endroit aussi étonnant que coloré : le Pays des Morts. Là, il se lie d’amitié avec Hector, un gentil garçon mais un peu filou sur les bords. Ensemble, ils vont accomplir un voyage extraordinaire qui leur révèlera la véritable histoire qui se cache derrière celle de la famille de Miguel”.
Tout Pixar est là, dans ce pitch. Une famille, un jeune héros, une aventure qui lui permettra de grandir, et La Mort. Oui, La Mort. Après les tourments adolescents personnifiés par des émotions, casting ô combien casse-gueule de Vice Versa, Pixar fait ici de La Mort à la fois son sujet et son décor. Et une nouvelle raison de croire en eux : qui fait cela ? Qui parle aussi bien d’un thème aussi fort, sombre, en pratiquant un cinéma aussi fédérateur ? Pixar (et Laika, certes).
Visuellement époustouflant (le Pays des Morts est un déluge de couleurs), brillamment interprété (nous avons vu le film en VF, et Andrea Santamaria, qui double le héros Miguel, fait un travail fantastique), et parfaitement dosé (point trop de pathos ou de musique, seules quelques notes ici et là, et à chaque fois c’est entêtant), Coco est en quelque sorte une oeuvre somme, un résumé de tout ce qui fait la force de la compagnie. Sur le papier, on pense que le projet est trop fou. Sur l’écran, rien n’est trop beau. Lee Unkrich, réalisateur de Toy Story 3, a récidivé. Coco est un film parfait. Pixar est de nouveau au sommet, et ne cessera jamais de l’être quand il cessera d’écouter les marchés pour se concentrer sur son coeur de métier : faire du Cinéma.
Du grand, du beau, à en mourir.
Nico Prat
Sortie le 29 novembre