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Designated Survivor : Jack Bauer est devenu président

Une attaque terroriste, un méchant bien planqué, un gouvernement dépassé, des complots, des magouilles, une guerre de pouvoir, et au milieu, Kiefer Sutherland qui tente de ramener l'ordre et la paix. Une nouvelle saison de 24 ? Presque.
Designated Survivor : Jack Bauer est devenu président

Une attaque terroriste, un méchant bien planqué, un gouvernement dépassé, des complots, des magouilles, une guerre de pouvoir, et au milieu, Kiefer Sutherland qui tente de ramener l'ordre et la paix. Une nouvelle saison de 24 ? Presque.


Designated Survivor n'est ni la meilleure série de l'année, ni la plus commentée, attendue, regardée. Bref, Designated Survivor est une série aux audiences correctes, diffusée sur ABC là-bas et sur Netflix ici, et qui, sans surprise, devrait être la grande absente des classements de fin d'année. Et pourtant, pourtant, le show de David Guggenheim, en cours de diffusion, mérite mieux. Elle mérite en tout cas ces quelques lignes, et toute votre attention, au moins le temps de quelques épisodes.

On y suit Tom Kirkman, un survivant désigné, comprendre un mec isolé en lieu sûr lorsque le gouvernement se réunit en un seul et même endroit, et appelé à diriger au pied levé en cas de galère. Genre un attentat qui tue tout le monde. Ce qui arrive, et voici donc Tom, simple bureaucrate, propulsé à la tête d'une administration décimée et d'un pays divisé. Son agenda est désormais le suivant : trouver le terroriste, gérer la famille, garder son poste, nourrir les médias, reformer un gouvernement...



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Kiefer Sutherland sera toujours Jack Bauer, quoi qu'il tente, quoi qu'il fasse. Ici, il embrasse cet état de fait, et n'essaye pas de masquer son héritage, mais bien de l'incarner. Tom Kirkman, c'est Jack avec quelques années en plus, une nouvelle orientation de carrière, la joue gauche qui s'affaisse, le poids d'une vie sur les épaules, de nouveaux soucis, mais toujours ce monde en marche qui s'enraye, et cherche un sauveur. C'est le même jeu de tête, ce visage qui face à une décision opère des mouvements secs, nerveux. Le même Dammit, le même souffle, court, rauque. Le même personnage en somme. Un bon point pour la nostalgie.


Certes, Designated Survivor n'a pas l'impact d'un 24, arrive à une autre époque, manque de ce gimmick fédérateur (une saison en une journée), et souffre, il faut l'admettre, d'une écriture pataude, limite ringarde. Designated Survivor, c'est le Grey's Anatomy de la politique, où les coups de coeur sont remplacés par des coups d'état. Une série pour tout le monde, une série de Network, avec tout ce que cela comporte de clichés, entre musique sirupeuse, cliffhangers obligés et punchlines sentimentales, une série pas franchement clivante donc. Une série "facile", là où face à tant de nouvelles séries qui débarquent chaque saison, on aurait tendance à cherche la différence, la nouveauté, le bizarre ou le joli. Rien de tout cela ici. Mais on y retourne, épisode après épisode.



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Parce qu'il y a là du gras, du bouffon, du facile, mais malgré tout, un souffle, une énergie, une envie de tirer sur tous les fronts, un complot à tiroirs, et au milieu de tout cela, Kiefer, qui unit tout. Designated Survivor est une boîte de bonbons bien trop sucrés, qu'on ouvre en se disant "allez, juste un petit" et qu'on met un point d'honneur à finir en un temps record, jusqu'au mal de bide, jusqu'à en perdre l'envie. Un plaisir simple et un peu coupable donc. Qui peinera à intéresser sur la longueur (22 épisodes prévus pour cette première saison), mais qui, pour le moment, fait le job. Pas si mal.


Nico Prat