On se demande encore comment Sausage Party a pu voir le jour

Trop con, trop cul, trop bordélique, trop vulgaire, trop fauché, bref, trop casse gueule, Sausage Party, nouveau délire sans tête mais plein à craqué de blagues de queue de Seth Rogen et Evan Goldberg, aurait pu, n'aurait dû jamais voir le jour.

Célébrons donc ce bug dans la matrice hollywoodienne qu'est ce film d'animation mettant en scène des aliments d'un super marché découvrant un beau jour ce qui leur arrive réellement une fois qu'ils arrivent dans notre cuisine. Une immense blague de près de 90 minutes que la bande annonce peine à réellement présenter, tant elle ne dit rien de la profonde débilité de ses créateurs, pourtant déjà derrière Superbad, Pineapple Express et This Is The End (comprendre: on aurait du s'y attendre, mais en fait non).

Ok, donc, en vrac, on a le droit à un film d'animation un peu cheap, bien loin de la qualité visuelle d'un Pixar (mais ce n'est pas ce que nous allons voir ici), une longue, très longue mise en place du sujet et des personnages (une saucisse souhaite copuler avec du pain à hot dog, le grand méchant est une poire de lavage vaginal - c'est comme ça que ça s'appelle ?), quelques vannes pour se chauffer, un gros ventre mou, mais surtout, surtout, mon Dieu, sachez-le, trente minutes de pure folie furieuse, une éjaculation faciale d'humour gras et lourdingue, un scénario sans doute pondu en écriture automatique, les yeux rivés sur un film de cul et la main gauche tirant sur le joint. On ne vous dévoilera rien du contenu de ce sprint final les couilles à l'air, on se contentera juste de vous dire qu'il est anal, définitivement anal, raciste (envers tout le monde), con, moche. Culte donc.

Sausage Party est l'oeuvre d'enfants pourri gâtés. A l'image d'un Michael Bay, douze ans d'âge mental à qui les studios confient les yeux fermés 200 millions de dollars pour filmer une voiture donnant un coup de pneu dans la gueule d'un soldat au ralenti, (une vraie scène dans un vrai film, Transformers 4) Goldberg et Rogen ont réussi leur coup: leurs pires blagues de défonce ont trouvé leur chemin vers les salles obscures. Alors oui, ça part dans tous les sens, oui, ils tentent de se racheter une conduite avec une ultime scène un peu méta, et oui, on peut trouver ça franchement puéril. Mais si l'idée de voir sur grand écran une saucisse se branler aux côtés d'un samoussa pendant qu'un bun baise un tacos ne vous excite pas plus que cela, alors désolé, on ne peut rien pour vous.

Nico Prat