Jodorowsky’s Dune, ce chef d'oeuvre qui ne verra jamais le jour
Un documentaire un brin scolaire revient sur la folle histoire du plus grand film jamais réalisé. Littéralement: le long métrage ne verra jamais le jour, pas une pellicule ne sera utilisée. Récit d’un rêve bien trop fou pour un seul homme.
Un documentaire un brin scolaire revient sur la folle histoire du plus grand film jamais réalisé. Littéralement: le long métrage ne verra jamais le jour, pas une pellicule ne sera utilisée. Récit d’un rêve bien trop fou pour un seul homme.
C’est l’histoire d’un immense malade qui décide un jour d’adapter un chef-d’oeuvre de la science-fiction, sans l’avoir lu, et d’un producteur talentueux qui dit amen à toutes ses conneries. L’histoire d’un réalisateur qui embauche Moebius au dessin, Pink Floyd et Magma pour la bande originale, mais aussi le papa d’Alien, le réalisateur de Citizen Kane, le chanteur des Rolling Stones, et Dali.
C’est au final l’histoire d’un échec, celui de Dune, cette adaptation du roman de Frank Herbert fantasmée par Alejandro Jodorowsky et Michel Seydoux, qui ne verra jamais le jour.
Le documentaire de Frank Pavich, qui date de 2013 mais ne sort chez nous que cette semaine, n’est pas avare en anecdotes. Malheureusement, il n’est riche que de cela: l’histoire de Dali qui demande une fortune, celle de Jodorowsky qui convainc Orson Welles en promettant d’embaucher son cuisinier préféré, celle de la désastreuse première poignée de main avec les Pink Floyd… Problème: il ne vous faudra que quelques minutes sur IMDB pour en apprendre tout autant qu’en plus d’une heure ici, et la réalisation, sommaire, ne parvient pas à retranscrire la folie qui animait l’époque et les hommes qui participèrent à cette aventure avortée. On apprécie l’animation des travaux, forcément magnifiques, de Jean Giraud, moins de ne voir que cela entre de longues minutes d’interviews face caméra, aussi intéressantes soient-elles (pour les novices).
On retiendra surtout le dernier quart d’heure, qui, avec un brin de mauvaise foi cependant, analyse l’influence du book Dune, seul rescapé de ces années de travail avortées. Des collages, des storyboards sans lesquels Star Wars, Les Maîtres de l’Univers ou encore Alien (et carrément Matrix selon certains) n’auraient pu voir le jour. Peut-être, peut-être pas, il est tant facile de réécrire à sa guise une histoire sans auteur. Pour le reste, on conseillera ce documentaire à ceux qui connaissent le film de David Lynch et souhaitent en apprendre plus sur ce qui auraient pu être, comme aux cinéphiles en devenir.
Les autres savent déjà.
Nico Prat
Jodorowsky’s Dune - Au cinéma