Le scénariste Aaron Sorkin se confie dans une lettre ouverte après l'élection de Donald Trump
Aaron Sorkin, scénariste connu et reconnu pour s'être occupé de l'écriture des films The Social Network (2010) de David Fincher, Le Stratège (2011) de Bennett Miller et notamment Steve Jobs (2016) de Danny Boyle...Aaron Sorkin, scénariste connu et reconnu pour s'être occupé de l'écriture des films The Social Network (2010) de David Fincher, Le Stratège (2011) de Bennett Miller et notamment Steve Jobs (2016) de Danny Boyle a publié, au lendemain de l'élection de Donald Trump, une lettre ouverte et émouvante à sa fille de 15 ans et son ex-femme Julia Sorkin sur le site de Vanity Fair (ICI) :
"Les filles,
Le monde a changé la nuit dernière, d'une façon dont je n'ai pu nous protéger. C'est un sentiment terrible pour un père – vraiment horrible. Ce n'est pas la première fois que ce n'est pas mon candidat qui gagne (c'est d'ailleurs la sixème), mais c'est la première fois qu'un gros porc totalement incompétent avec des idées dangereuses, un sérieux problème psychiatrique, aucune connaissance du monde ni aucune curiosité, gagne.
Ce n'est pas seulement Donald Trump qui a gagné hier soir – ce sont aussi ses supporters. Le Ku Klux Klan a gagné hier soir. Les nationalistes blancs. Sexistes, racistes, des bouffons. (...) Ces hommes qui n'ont pas le droit de s'appeler comme tels, et qui pensent que les femmes qui aspirent à plus qu'au fait d'être sexy sont hystériques et moches, et dignes de notre mépris plutôt que notre admiration, ont porté un coup pour tous les connards misogynes. (...)
Pour les quatre prochaines années, le président des Etats-Unis, au même poste que Washington, Jefferson, Lincoln, Teddy Roosevelt, F.D. Roosevelt, J.F.K. et Barack Obama, sera occupé par un homme-enfant qui passera son temps à se venger sur Twitter contre tous ceux qui osent le critiquer (et ils seront légion).
Nous nous sommes nous-mêmes couverts de honte, devant nos enfants, et le monde entier. (...)
Alors, que faire ? (...) Premièrement, nous allons nous battre, putain. (Roxy, il y a des moments où l'on peut utiliser ce genre de vocabulaire, et là, c'est le cas) (...)
L'Amérique n'a pas cessé d'être l'Amérique hier soir, et nous n'avons pas cessé d'être Américains. (...) La bataille n'a pas cessé, elle vient tout juste de commencer. Ton grand-père s'est battu pendant la Seconde guerre mondiale et quand il est rentré à la maison, ce pays lui a donné l'opportunité de construire une grande vie pour sa famille. Je ne laisserai pas à sa petite-fille un pays plein de haine et d'hommes stupides. Tes larmes hier soir m'ont réveillé. (...)
Je vous embrasse,
Papa. "