Paper Girls, la nouvelle série 80’s du génial créateur de Saga
En 1981, Spielberg fonde « Amblin », une société de production responsable de chefs d’oeuvre comme « E.T. », « Gremlins » ou « Retour vers le Futur ». Des films mythiques qui vont marquer au fer rouge l’imaginaire des kids des années 80.En 1981, Spielberg fonde « Amblin », une société de production responsable de chefs d’oeuvre comme « E.T. », « Gremlins » ou « Retour vers le Futur ». Des films mythiques qui vont marquer au fer rouge l’imaginaire des kids des années 80.
En 2016, ces gamins sont devenus des adultes qui bossent aussi dans l’Entertainment et qui ont été biberonnés par les films de Joe Dante et Robert Zemeckis. D’aucuns vont finir par créer des séries télé, alors que d’autres vont bosser dans la BD, à l’image de Brian K. Vaughan, le scénariste stellaire, auteur d’un des meilleurs comics de ces dix derniers années: « Saga » (on parlera de sa contribution sur la série « Lost » une autre fois).
Nous sommes en 1988, le soir d’Halloween dans la petite ville de Stony Stream, Ohio. Erin livre les journaux dans le voisinage sur son « muscle bike » lorsqu’elle va tomber sur trois autres livreuses qui vont l’aider à se débarrasser de lycéens trop collants. Tiffany, KJ et Mac, la grande gueule, vont faire ami-ami avec Erin aussi rapidement que les emmerdes vont leur tomber dessus. Il serait totalement inopportun de raconter l’intrigue tant elle apporte du sel au récit, pour autant, ces quatre ados vont croiser le chemin de voyageurs temporels, de dragons et autres créatures fantastiques dans un roller coaster survolté tout droit sorti des années 80. Si vous avez suivi la série Netflix « Stranger Things », des Duffer Brothers (eux aussi des gosses des 80’s) vous trouverez beaucoup de similitudes avec ces « Paper Girls », que ce soit avec la cohésion du groupe, les monstres ou les univers parallèles.
Brian K. Vaughan est un artiste qui aime écrire des histoires avec des personnages profonds, que ce soit des gars ou des filles. Pourtant « Paper Girls » n’est pas un pamphlet revendicatif sur le féminisme, ni un doudou nostalgique, c’est juste une « putain d’histoire » dont les héroïnes sont quatre gamines qui vont montrer, comme Ripley en son temps, qu’elles sont largement aussi burnées que les mecs. Vaughan aime surprendre son lectorat, il enchaîne les cliffhangers et les retournements de situation, si bien qu’après avoir lu ce premier volume, on a encore du mal à comprendre ce qui c’est réellement passé, mais une chose est sûre, on en redemande.
Le dessin de Cliff Chiang quand à lui, colle parfaitement à l’ambiance que veut donner le récit. Son trait, sous une apparente simplicité, se révèle très riche. Il joue avec les expressions aussi bien qu’avec les scènes d’action. Un mot aussi sur Matt Wilson, le coloriste, qui propose une palette de couleurs pastels qui donnele ton et l’époque sans pour autant sombrer dans une caricature rétro 80’s.
« Paper Girls » a reçu le « Eisner Award » de la nouvelle meilleure série en 2016 devant « Harrow County » et « Bitch Planet » deux autres très bonnes séries mettant des filles sur le devant de la scène, ce qui en soit est déjà cool, mais le récit de Brian K. Vaughan a ce petit quelque chose en plus qui donne un charme fou à la série et montre encore une fois qu’« Image Comics » est bel et bien en train de révolutionner le marché du comics actuel.
Christophe Balme
A noter que le premier tome de « Paper Girls » est disponible chez Urban pour 10 balles seulement, ça serait une grossière erreur de passer à côté.