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Rencontre avec Joachim Roncin, créateur d'affiches de films dessinées

À l'occasion de son exposition qui se déroulera du 22 novembre au 2 décembre à la Galerie 121 (Paris), nous avons posé quelques questions à Joachim Roncin, ce créatif fan de pop culture américaine et de graphisme qui s'est lancé par passion dans la c
Rencontre avec Joachim Roncin, créateur d'affiches de films dessinées

À l'occasion de son exposition qui se déroulera du 22 novembre au 2 décembre à la Galerie 121 (Paris), nous avons posé quelques questions à Joachim Roncin, ce créatif fan de pop culture américaine et de graphisme qui s'est lancé par passion dans la création d'affiches de films. Dans cet entretien nous reviendrons sur la genèse de son projet, ses références et son amour pour Saul Bass.


Bonjour Joachim ! Tout d’abord merci à toi de nous accorder un peu de ton temps pour répondre à nos questions. Je te laisse le soin de te présenter en quelques mots.


Bonjour Rockyrama, je m'appelle Joachim Roncin j’ai 42 ans et je suis un pur produit des années 80. Avec un grand frère et une grande sœur gros consommateurs de musique et de film, difficile pour moi donc de passer à côté de cette période riche en références cultes. J’ai vu L'Exorciste à 7 ans en VHS et mon premier film au cinéma était Breakfast Club. À 12 ans je me souviens avoir vu Shining dans une cabane en plein milieu d’une forêt au Canada. Très vite, le dessin est devenu une passion et j'ai fini par suivre des études dans le domaine de l'art. Il y a 6 ans, après plusieurs séjours dans des agences de pub et des magazines, j’ai créé Stylist avec deux amis Aude Walker et Audrey Diwan. En dehors de tout ça, j’ai toujours eu des side projects, développé des identités graphiques diverses, travaillé pour des émissions de télé, comme les César par exemple, et crée des affiches de films.


Je serai curieux de savoir d’où et depuis quand t’es venu cette envie de créer des affiches de films ?


Comme je le disais, recréer des affiches de films faisait partie de mes passions et je me concentrais principalement sur des films contemporains. Jusqu'au jour où j'ai eu un déclic et voulu revisiter des affiches de films qui m’ont marqué étant gamin et qui ont eu un réel impact sur moi. J’ai découvert la scène des affiches alternative (Mondo graphics etc..) et je me suis dit que moi aussi j’avais envie de faire ça. D’abord pour moi et puis des potes ont vu mon boulot et m’ont demandé s’ils pouvaient m’en acheter. Et puis je suis entré en contact avec une galerie qui m'a proposé d'exposer mes créations. C'est ainsi que l’expo Le VidéoClub est née. 


Il paraît que tu es un grand fan de pop culture américaine. Peux-tu nous dire aujourd’hui quelles ont été les influences artistiques, les références ou les artistes qui t’inspirent dans ton travail de conception de posters de films ?


J’aime profondément les affiches dessinées qui étaient un standard jusqu’à la fin des années 70. Les outils digitaux n’existaient pas encore à l’époque, donc les distributeurs de films faisaient appel à des artistes comme John Alvin (Blade Runner, ET, Cobra, Gremlins, etc.), les frères Hildebrandt (Star Wars) ou encore Drew Struzan. Il y a eu aussi les comics américains avec des dessinateurs comme Robert Crumb que j’ai découvert enfant dans les pages du magazine Actuel. J’ai d’ailleurs eu une période où j’achetais tout ce qui concernait Crumb, Zap Comics, Hump. Même si je ne suis pas un grand consommateur de BD, je suis totalement fan de Chris Ware, Daniel Clowes, Charles Burns. Plus récemment j’ai découvert les artistes qui font des posters alternatifs, une sorte de fan art qui dialogue directement avec les geeks nostalgiques dont je fais partie.


En se rendant sur ton site levideoclub.org, on y trouve tes affiches pour Alien, Die Hard, Jaws ou encore Ferris Bueller’s Day Off. Comment fais-tu pour choisir tes films ?


C’est vraiment une combinaison de plusieurs choses. D’abord et logiquement il faut que le film soit une madeleine de Proust, un film c’est une période de ma vie, c’est un écho à ce que j’étais, ce que j’ai vécu, etc. Ensuite il faut une idée, un concept et éventuellement un accident graphique. Les affiches que j’essaie de concevoir doivent raconter une histoire, une émotion que j'ai ressentie en tant que spectateur. On peut dire, même si je trouve cet exercice difficile, voire impossible, qu'il s'agit là d'une sorte de résumé que je me fais du film.


Alors par exemple pour celle de Die Hard, peux-tu nous expliquer comment s’est déroulé son processus de création ? De quelle idée es-tu parti pour en arriver au résultat final ?


J’avais bien évidemment vu Die Hard à sa sortie, et puis lors d’un dîner il y a quelques mois avec des amis nous avons rediscuté du film. J'en ai profité pour le revoir et je me suis aperçu que John McClane enlevait ses chaussures au début du film et ne les remettait jamais. Je me suis donc imaginé l’état de ses pieds à l'issue du film.


Tu auras l’honneur et le plaisir de pouvoir exposer tes créations à la galerie 121 à Paris du 22 novembre au 2 décembre. Peux-tu nous en dire plus sur cet événement ?


Oui c’est super et un peu flippant à la fois. J’ai toujours eu un peu de mal à exposer mes créations, très certainement par pudeur. Cette exposition sera comme si j’ouvrais un VidéoClub dans lequel vous découvrirez une sélection de 21 films. Tous genres confondus, même du porno. J'aurais voulu exposer davantage d'affiches, mais j’ai dû faire l’impasse sur beaucoup de films et je n'ai pas eu le temps nécessaire pour en produire plus. C'est pourquoi, entre autres, il y aura certainement une deuxième session avec toutes mes nouvelles créations.


As-tu de nouveaux projets en préparation, de nouvelles envies qui se profilent ? Qu’est-ce que tu nous réserves pour 2019 ?


Une deuxième édition donc et aussi quelque chose de similaire, mais autour de la musique. Revisiter des pochettes d'albums par exemple...


Pour finir, s’il fallait n’en choisir qu’une, parmi toutes les affiches de films que tu aimes, laquelle serait ta préférée et pour quelles raisons ?


Même si c’est aujourd’hui galvaudé parce qu’on en voit partout il faut quand même dire que les travaux de Saul Bass sur les films d’Hitchcock, notamment Vertigo et Anatomy of a Murder, frôlent la perfection. J’aime aussi particulièrement la composition de l’affiche de Blow up de Antonioni. Rosemary’s Baby est une bonne claque graphique aussi. Et pour conclure, je dirai que le poster de The Warriors est l'une de mes références en termes d’affiches de films dessinées.


Entretien mené par McMurice

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