« Superman Rebirth » - le fils de Superman
Depuis quelques mois déjà, la gamme « Rebirth » de DC a débarqué, proposant, si ce n’est une véritable révolution, tout du moins un changement d’équipes créatives plutôt rafraichissant.Depuis quelques mois déjà, la gamme « Rebirth » de DC a débarqué, proposant, si ce n’est une véritable révolution, tout du moins un changement d’équipes créatives plutôt rafraichissant. Après les bonnes surprises du « Batman » et du « Wonder Woman Rebirth », il était temps de revenir un peu sur le surprenant « Superman Rebirth » annonciateur de l’excellente série « Super Sons » à venir.
Avec l’arrivée d’un nouvel homme d’acier, on pourrait presque qualifier ce Rebirth de « nouveau départ » pour le héros. Pourtant certains lecteurs auront sans doute du mal à voir qui est cet étrange Superman qui arbore une barbe et un costume noir. Pour bien comprendre les choses, il faut remonter à « Flashpoint ». Cet évènement DC majeur proposait de faire table rase de toutes les fameuses « Crisis » qui réjouissaient autant qu’elles agaçaient, afin de faire entrer tous les héros dans l’ère dite des « New 52 ». Une phase qui après plusieurs années était sur le point de prendre fin. « Superman Requiem » faisait figure d’épilogue, montrant un Kal-El mourant, infecté par de la kryptonite et qui voyait débarquer une itération de lui même venu de l’ère « pré New 52 ». Si tout ceci n’est pas aussi « new reader friendly » que prévu, dites-vous simplement qu’un nouveau Superman est en place, que ce dernier est marié à Loïs Lane et que de leur union est né un enfant « Jonathan Kent » (si vous voulez en savoir plus sur lui, vous pouvez lire la série « Superman : Loïs et Clark »).
S’il est difficile de situer ce comics dans le macrocosme DC, il est impossible de ne pas tomber sous le charme de l’univers qui nous est proposé. Même si nous évoluons dans un monde où les dangers sont légion, le récit se concentre surtout sur l’histoire d’un père et de son fils. Les deux scénaristes : Peter Tomasi et Patrick Gleason avaient déjà réussi à faire de très belles choses avec Damian, le fils de Batman. Ils récidivent ici de la plus belle des manières en proposant le reflet inversé de ce qu’ils avaient fait dans la série « Batman & Robin ». Jon est un jeune garçon rieur et plein de vie, il se pose pourtant énormément de questions quand à ses pouvoirs naissants. A travers cette quête d’identité, Tomasi et Gleason nous proposent une métaphore sur l’adolescence plutôt bien sentie, mais il est aussi et surtout question d’héritage et de transmission avec un Superman qui va à la fois prendre un rôle de père et de mentor, en aidant son fils à maitriser ses pouvoirs. Si toute la Super famille est très présente dans le récit, c’est bel et bien Jon, le véritable héros de ce tome. En prenant le contre-pieds de ce qu’ils avaient fait avec un Damian Wayne souvent « tête à claques », les auteurs arrivent à faire de Jon, un gamin réellement joyeux et attachant.
Le vilain de ce volume (car il en faut toujours un), est un personnage surgit du passé, puisqu’il s’agir de l’Eradicator. Ce cyborg kryptonien est avant tout un moyen de politiser le récit par la bande et de le situer dans une ère post Donald Trump. L’Eradicator n’est autre qu’un suprémaciste kryptonien cherchant la pureté de la race à travers une épuration dont Jon, enfant issu d’un métissage, va être la victime. Pour autant, « Superman Rebirth » est un comics positif rempli de valeurs morales certes un peu classiques, mais totalement adaptées au personnage. Superman, n’en déplaise à Zack Snyder, a toujours été un héros « shiny », c’est ce qui fait de lui le porte étendard de valeurs humanistes.
Cette fraîcheur que de nombreux auteurs ont tant cherché à toucher du doigt, arrive ici à éclore de la plus belle des façons ; d’autant plus quand des artistes comme Doug Mahnke et Jorge Jimenez sortent des planches très efficaces. On sent les deux dessinateurs qui, même si leurs styles diffèrent, tentent de proposer des planches empruntes d’un certain classicisme formant ainsi un ensemble plutôt homogène.
Si « Superman Rebirth » se situe malgré tout dans une certaine continuité, il s’agit bel et bien d’une renaissance. Contrairement à Marvel, DC a toujours misé sur la notion d’héritage qui se trouve au premier plan de cette série. Après les errements scénaristiques des dernières années qui avaient embourbé le héros, le voir dans un récit où il peut partager ses valeurs avec son fils, nous permet de retrouver l’icône qu’il devrait toujours être. C’est malgré tout vers Jon que se tournent tous les regards, puisqu’on sent qu’avec lui tout est possible. Nous le verrons grandir et trouver sa place dans l’univers DC, mais pour l’instant place au fun puisque de cette série va découler sa rencontre avec le fils de Batman. Les deux super kids vont très bientôt faire des étincelles, vivement « Super Sons ».
Christophe BALME
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