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The Ranch : une série Netflix moins bête qu'elle en a l'air

Signée Jim Patterson et Don Reo, les scénariste de Mon Oncle Charlie, The Ranch marque une séparation nette avec les codes des sitcoms américaines.
The Ranch : une série Netflix moins bête qu'elle en a l'air

Signée Jim Patterson et Don Reo, les scénariste de Mon Oncle Charlie, The Ranch marque une séparation nette avec les codes des sitcoms américaines. 


Face à l’affiche de The Ranch sur Netflix, on peut croire un instant que l’équipe de That 70's Show se reforme pour un peu plus de blagues et de bêtises. En fait, non, seuls Ashton Kutcher et Danny Masterson figurent au casting. Curiosité éveillée, immédiatement, évidemment. Ingénieuse de par ce choix, cette série met en scène les deux acolytes d'une série totalement culte, mais aussi le charmeur Sam Elliott connu pour sa voix grave et ses rôles récurrents dans des westerns tels que Butch Cassidy et le Kid ou encore Tombstone, dans le rôle de Beau, et Debra Winger, ou Maggie, qui n’est pas non plus une inconnue (Urban Cowboy aux côtés de John Travolta).


Présentée comme un huis clos au fin fond du Colorado, la première saison commence lorsque Colt Bennett (Kutcher) rentre au ranch familial pour aider son père Beau et son frère Rooster. Malheureusement, l’atmosphère n’est pas des plus chaleureuses pour ce joueur de foot semi pro, qui peine à retrouver sa place au sein d'une famille qu'il a quitté, qui ne le reconnaît plus.



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Entre pick-up, piliers de bar et accent campagnard, le cliché est au rendez-vous, mais pas besoin de voter Sarah Palin pour regarder cette sitcom au final dénuée de tout message politique. The Ranch, c'est l’histoire d’une famille tout ce qu’il y a de plus normale en 2016. S'il est souvent fait référence aux choix politiques des Bennett, tout cela est vite oublié, noyé dans la vulgarité ambiante, qui rappelle rapidement au spectateur qu’il regarde une comédie, populaire et sans idéaux. Fade ? Bête ? Non. Quand on gratte, on découvre bien vite que tous les codes de la comédie moderne sont ici altérés: le père doit loger ses deux enfants et nourrir la famille pendant que leur mère quitte le loyer familial pour ouvrir son propre bar. C'est peu, mais c'est finalement beaucoup.

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Autre sujet habilement "détourné": l'Amour. Dans The Ranch, les relations sont bien plus mises en valeur par Beau et Maggie, les parents, seniors, que par les deux jeunes hommes qui sont pourtant en âge de construire leur propre famille. Netflix, on le sait, a tendance à détruire les clichés, et ici, comme dans Grace And Frankie, les relations des plus âgés sont mises en avant, comme pour guider les plus jeunes qui semblent bien perdus, infantilisés jusque dans leurs rapports aux femmes.


The Ranch n’est pas une série foncièrement, naturellement étonnante. Une certaine monotonie se dégage même des dix premiers épisodes. On peut n'y voir qu'un titre Netflix de plus, qu'un casting malin, que des thèmes connus. Mais elle peut malgré tout laisser perplexe, face à cet aspect très réel et à la fois totalement inattendu en ce qui concerne la représentation de la famille américaine pure souche.


Netflix aurait déjà commandé dix prochains épisodes pour une seconde saison dont la date est encore inconnue. Nous y retournerons pour voir comment évoluent ces personnages bien moins bêtes qu'ils n'en ont l'air.


Nina Lecourt


The Ranch - Disponible sur Netflix