Anthony Mackie nous parle de Civil War, du Faucon et de femme bleue
A l’occasion de la sortie de Captain America: Civil War, rencontre avec Le Faucon.A l’occasion de la sortie de Captain America: Civil War, rencontre avec Le Faucon.
Interprété par Anthony Mackie et apparu dans Captain America: Le Soldat de l’Hiver (mais aussi Ant-Man, le temps d’un combat que son interprète n’a pas oublié), Falcon devient, dans les comics, le nouveau Captain. Sur grand écran, ce n’est pas encore le cas (et ce n’est pas prévu non plus), mais tout reste possible, comme nous le confirme l’acteur.
Chris Evans a expliqué...
Anthony Mackie: “What's up homie (à l'attaché de presse) C'est un truc de noirs, panique pas”.
Chris Evans a expliqué que le costume de Cap était comme une seconde peau pour lui maintenant. Ça te fait pareil avec le tien ?
“Non, non. J'ai une doublure, un cascadeur incroyable et c'est lui qui se tape le costume. Moi je suis derrière et je l'encourage, basta (rires). Mais j'adore mon costume, oui. Je suis satisfait de l'évolution du personnage au fil des films. Je pense que Falcon est suffisamment développé pour que le public ait une idée précise de qui il est. Dans ce film, Falcon est moins un suiveur, c'est plus un duo qu'il forme avec Cap à présent... Faire partie de ce type de saga, pour un acteur, c'est comme gagner au loto”.
Ton personnage ramène Ant-Man, qui l'avait battu dans son film solo, les retrouvailles se passent comment ? Falcon ne doit pas crier sur les toits qu'il s'est fait...
“Alors on va d'abord clarifier un truc. Il y a eu égalité dans ce combat. Je n'ai pas perdu. Ce type minuscule chevauche son abeille, je ne peux pas vraiment le voir, bon. Ma façon de juger un combat c'est : qui a mis le plus de coups ? C'est comme ça qu'on sait qui gagne. Donc de mon point de vue, je lui ai botté le cul. Mais effectivement, Falcon ne parle à personne de ce combat. Sa pudeur l'honore, c'est un héros qui sait rester humble (rires). Le truc c'est qu'Ant-Man a pris la fuite. Donc je le recherche. En gros, si je perds un combat contre toi, je dois t'affronter à nouveau, à chaque fois que je te vois, jusqu'à ce que je gagne. Pas le choix”.
Mais tu viens de dire qu'il y avait égalité (rires)
“Ouais, mais moi je veux une victoire ! Donc dans ma tête, il va falloir régler ce problème avec Ant-Man, mais pour ça il faut qu'il arrête de changer de taille. C'est ça le problème aussi : affronte-moi comme un homme, pas comme une figurine miniature ! Si tu es un adulte et que tu tabasses un homme-miniature, tout le monde va te reprocher de t'en être pris à plus faible que toi. Et si tu perds ton combat, tout le monde va se foutre de ta gueule parce que tu t'es fait battre par plus petit que toi ! Dans les deux cas tu es perdant”.
S'il n'a pas le droit de changer de taille, il faut aussi que tu abandonnes tes ailes pour être équitable.
“Non, je ne vais pas enlever mes ailes. Batman n'enlève pas son costume, moi c'est pareil. Mais je ne tricherai pas, je ne vais pas m'envoler en plein combat : on se tape mano à mano, comme des hommes. Il avait réduit sa taille ! C'est pas juste du tout. Mais j'ai quand même mis plus de coups”.
Du coup un duo entre ton perso et Ant-Man peut être marrant, il y a un côté buddy movie...
“Hmmm... pas con, c'est très bon comme idée ça. J'aime bien. Tu vas devoir faire un pitch à Kevin Feige et on va aller loin. Ce serait un bon film”.
Tu penses que le succès des films Marvel Studios s'explique par leur logique de série télé au cinéma ? Civil War serait un season finale par exemple.
“Il y a plusieurs trucs. Personnellement, ce côté "série" comme tu dis, je pense que c'est ça notre force. Le problème des autres films de superhéros, c'est qu'à chaque film, tu changes de héros et tu repars à zéro. C'est pour ça qu'ils sont nuls. Ouais, j'ai bien dit ça (rires). Mais Marvel a par exemple mis Tony Stark dans plusieurs films, tout était prévu. Du coup, quand on ramène des nouveaux personnages, les spectateurs savent qu'ils pourront les suivre longtemps, et ça simplifie tout”.
A un moment dans les comics, Captain America a transmis son costume et son bouclier à Sam qui n'était alors plus Falcon mais le nouveau Cap. Tu penses qu'un truc pareil est possible au cinéma ? Parce que pour le Spider-Man noir ça n'a jamais vraiment marché.
“Bon, un spidey noir, je n'en ai pas entendu parler, mais ce serait super marrant. Un petit Spider-Man noir... Quant au passage de flambeau entre Sam et Steve, je pense qu'il est possible que cette évolution arrive dans les films sur le long terme. La couleur de peau n'est plus un frein. Concrètement, quand j'ai rencontré Chris pour la première fois, je n'ai pas dit "t'es un blanc et tu es Captain America" et il ne m'a pas dit "t'es un noir et tu es Falcon". Leur rapport c'est plutôt "on est des soldats, on est des mecs bien, bossons ensemble". Dans X-Men, personne ne dit "et merde, regarde cette meuf toute bleue, elle va encore ruiner l'ambiance". Maintenant, le souci c'est que j'aime jouer avec Chris quand même ! Je trouve que c'est le Captain America ultime. Et en plus c'est un vrai plaisir de lui donner la réplique, il est marrant, tu passes un bon moment sur le tournage. Je pense qu'il a encore beaucoup à apporter. Par contre, c'est vrai qu'on se fait vieux. Ça reste des tournages qui te demandent beaucoup d'énergie, je ne sais pas jusqu'où on ira”.
Chadwick Boseman disait que ce qui était intéressant dans les films de super-héros c'est que l'identification du public dépassait les spécificités de chacun, sexe ou couleur de peau.
“C'est intéressant, parce que, dans toutes les autres formes d'art, le public s'identifie à des personnages sans se soucier du sexe ou de l'origine. Mais dans les films, c'est différent. Le réflexe c'est de s'identifier à celui qui te ressemble, c'est humain. Quand tu vois Superman, tu peux te dire "c'est moi !" mais pour tout un tas de raisons, c'est plus compliqué pour certaines personnes d'avoir la même proximité avec un super-héros noir. Donc dans un film de groupe, c'est important que tout le monde puisse se sentir représenté. C'est ce qui explique la présence de Black Panther, Scarlet Witch, Falcon, Black Widow... C'est pour ça qu'ils sont importants. Sans ça, ce serait comme avant : un groupe d'hommes blancs qui combattent le crime, ok super. Marvel a eu à cœur de créer un univers qui, à ce niveau, fait tout pour coller à la diversité du monde réel. Je pense que c'est pour ça que ça marche. J'en suis très fier. J'aime voir des filles qui savent se battre, j'aime voir des persos féminins incroyablement intelligents, etc. Même si c'est différent, je pense qu'on peut faire un parallèle avec la saga Fast & Furious. Chapeau à Vin Diesel d'ailleurs. A la base, le studio ne voulait pas du tout du casting que tu vois aujourd'hui. Ils ne voulaient que des blancs. Sauf que Vin Diesel a dit non, Michelle Rodriguez doit revenir, ce que vous ne comprenez pas c'est qu'elle représente des millions de personnes. Pareil pour les Noirs du casting. Au final leur film a tapé le milliard de recettes. Tu as tout le monde, un asiatique, des filles, tout. Un vrai melting-pot. Après, pour les films Marvel, ce mélange permet de transcender les origines de chacun, comme tu dis. A l'arrivée tu ne regardes plus un blanc ou un noir combattre le crime mais une équipe de super-héros”.
C'est vrai qu'au départ, tu voulais jouer Black Panther avant d'être choisi pour Falcon ?
“Ouais, c'est vrai. A l'origine, je devais jouer Iron Man mais ça a foiré (rires). Jouer Black Panther m'intéressait à fond. J'ai l'impression que c'est un personnage unique dans les comics. J'avais déjà quelques bons films à mon palmarès, je me suis dit que je pouvais tenter le coup. Normalement, une fois que tu as été second rôle dans quelques bons films, tu peux t'attendre à décrocher un premier rôle. C'est ce que je voulais, je demandais pas la lune non plus ! Mais ça ne marche pas comme ça. J'ai donc harcelé Marvel encore et encore, et je dois dire que je suis satisfait de jouer Falcon. D'autant que Chadwick est super en Panther”.
Si je dois choisir une équipe, tu me conseilles de parier sur Team Cap ou Team Iron Man ?
“Parie toujours sur le Noir, mon pote. Il n'y a même pas de question à se poser”.
Mais dans le camp d'en face ils ont War Machine, joué par Don Cheadle...
“Ouais mais bon, on va pas se mentir, avec son armure et tout, c'est juste un Iron Man bis et en plus on ne voit jamais sa tête. Je pense que ça ne compte pas vraiment (rires). Mais sérieux, on est la meilleure équipe. Et c'est un aboutissement : depuis que j'ai débarqué dans cet univers, j'ai emmerdé tout le monde en demandant une scène de combat avec Iron Man. L'univers Marvel Cinéma, c'est vraiment devenu la W.W.E ! (fédération américaine de catch, ndlr) "Je veux affronter celui-là, et je veux le détruire" (rires). Parce que tout le monde veut savoir quel super-héros peut battre tel autre, etc. Mais Team Cap jusqu'au bout, mec : si j'enlève mes ailes et que je jette mes armes, et qu'en face Tony Stark enlève son armure ou coupe le courant, ou quoi que ce soit qui alimente son truc, bah je le défonce à mains nues. Et je dis pas ça pour me vanter, tu me connais (rires)”.
Propos recueillis par Yérim Sar
Captain America : Civil War -Au cinéma