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Daniel Brühl nous parle de Civil War, Baron Zemo et Tarantino

Il est l’une des grandes inconnues de Captain America: Civil War.
Daniel Brühl nous parle de Civil War, Baron Zemo et Tarantino

Il est l’une des grandes inconnues de Captain America: Civil War.


On ne connaît rien, ou si peu, de son personnage, et c’est peu dire que la campagne promotionnelle ne se penche pas vraiment sur son cas, préférant mettre en avant le choc des titans annoncé et l’apparition de Spider-Man. Mais Daniel Brühl est bel et bien Zemo, antagoniste de ce nouveau film de l’univers Marvel. Oh, et il est sur Rockyrama.


Quand on voit ton parcours, te retrouver en méchant dans un film de super-héros peut paraître inattendu.

Daniel Brühl: “Toi, tu es Français !”

Oui, désolé pour l'accent, et pour le Traité de Versailles.

(rires) “Alors je ne peux pas trop te parler de mon rôle précisément mais franchement, si on m'avait dit il y a encore quelques années que je serai dans un projet comme ça, je n'y aurais pas cru. Du tout. Je prends ça comme un privilège. J'ai rencontré Kevin Feige à Londres il y a plus d'un an, il m'a parlé de ce film. C'était cool mais c'était le genre d'entretien dont tu sors en te disant « ok, ça s'est bien passé, mais ce mec me rappellera jamais, c'est pas pour moi ». Sauf qu'on m'a rappelé quelques jours plus tard pour m'offrir le rôle, j'y croyais pas du tout. Parce qu'à la base, je suis juste un fan. En gros, Kevin puis les frères Russo m'ont rencontré, ils m'ont donné les grandes lignes du personnage, et ça m'a suffit pour le construire. Mais ils l'ont ensuite eux-même modifié au fur et à mesure pour qu'ils soient encore plus proche de moi et de ce qu'ils m'avaient déjà vu faire dans d'autres films. Concernant Marvel Studios, ils m'ont eu avec le premier Iron Man. J'en ai regardé d'autres, pas tous non plus (sourire), mais bon maintenant que je fais partie de l'équipe j'ai rattrapé tout mon retard, je suis à jour”.

Tu as poussé le professionnalisme jusqu'à regarder Agents of S.H.I.E.L.D ? Respect.

“Non. Tu crois que je vais avoir des problèmes ?” (rires)

Aucune idée, personne ne regarde cette série.

“Ahahaha. Concernant les films, j'aime bien le côté léger, ce n'est pas juste de l'action, ils mettent toujours pas mal d'humour, un peu de profondeur et des liens avec des thématiques actuelles. Et le casting de Marvel Studios est impressionnant. Quand ils m'ont expliqué qui jouait dans ce film, wow. Quand je parle de privilège c'est aussi pour le côté international, ma mère est espagnole et mon père allemand, j'ai aussi de la famille en France... C'est une chance d'être dans un film qui va toucher plusieurs continents, ce qui n'a pas toujours été le cas pour moi. Mon but a toujours été de varier, de tourner un peu partout et de m'adresser à un maximum de publics. En tant qu'acteur je voulais aussi jouer dans plusieurs langues, parce que chacune influe directement sur ton jeu, et ça t'enrichit. Parfois une aubaine arrive, comme quand j'ai rencontré Tarantino ou Ron Howard, qui ont été très importants dans l'évolution de ma carrière”.


Tu étais un lecteur de comics ?

(Grosses hésitation) “Ouais... ouais... hmm non. En fait non (rires) je mentirais si je disais que j'étais un gros fan. Et je sais que tu me poserais des questions trop précises, je ne tiendrais pas deux secondes. Quand j'avais 16, 17 ans j'ai lu quelques Spider-Man mais c'est tout. Ils m'ont envoyé une sorte d'équivalent de « Marvel pour les nuls » et ce qui m'a scotché c'est le nombre de personnages d'une part, la richesse des histoires, des croisements entre héros et leur longévité. Je suis assez scié par le côté mastermind de Kevin Feige (producteur et big boss de Marvel Studios, ndlr). On peut penser ce qu'on veut des films, mais le simple fait de construire un univers étendu et interconnecté au cinéma c'est un boulot dingue”.

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Tu es le méchant d'un film de super-héros, mais niveau pouvoirs...


“…J'ai des capacités très spéciales, mais pas dans le sens où on l'entend habituellement dans ce genre de films, je vois ce que tu veux dire. Je suis peut-être le moins « impressionnant » sur le papier. Mais je joue quelqu'un de très intelligent, déterminé, qui a un plan très précis. Je ne peux pas en dire plus. Personnellement, si je pouvais avoir un super-pouvoir, j'aimerais pouvoir suspendre le temps, pour profiter des bons moments”.

Whaou, c'est pas original du tout.


“Ouais, cette réponse est incroyablement banale parce que c'est Daniel qui parle là, pas mon personnage (rires). Lui, vu tout ce qu'il arrive à faire sans pouvoir surnaturel, ce serait très flippant de lui en attribuer”.


Quand tu découvres le plateau de tournage et la différence avec d'autres films que tu as fait, tu penses quoi ?


“C'est tellement plus gros. Tu redeviens un gosse de 8 ans. C'est le premier truc que j'ai pensé, le premier jour où je suis arrivé sur le tournage à Atlanta. A titre personnel, j'ai été impressionné par la taille de l'équipe du film, je n'avais jamais vu ça. En plus si tu es un débile comme moi dès qu'il s'agit de la technique, tu déambules en voyant une foule d'experts s'affairer sans rien comprendre de ce qu'ils font, les effets spéciaux, etc. Et c'était très sympa de jouer avec des acteurs comme ça, je ne vais pas tous les citer parce qu'ils sont trop. Au niveau pratique, la manière qu'ont les frères Russo de réaliser et de monter est aussi différente de tout ce que j'ai connu. Ils ont déjà une idée définitive de ce qu'ils veulent avant de tourner chaque scène. Et dans la plupart des séquences, il faut des effets, ce qui implique de la post-prod, donc pour moi qui découvrais tout, c'était assez bluffant. Dès qu'ils m'appellent je reviens pour un autre film, direct”.


Tu t'es bien intégré dans l'équipe ?


“C'est ce que tout le monde dit toujours dans les interviews, mais j'ai franchement été super bien accueilli. Le truc qu'il faut bien garder à l'esprit c'est que leur équipe de base est déjà formée, ils ont tourné un grand nombre de films, ensemble. Sauf que leur logique est de s'étendre continuellement donc ils n'ont pas le choix, pour que ça marche, ils doivent intégrer des petits nouveaux comme moi, et les acteurs sont carrément ouverts. Parce que quand tu arrives, tu peux te sentir comme l'outsider... Sauf que tes collègues sont curieux, ils t'appellent tout le temps, l'un t'emmène voir un match de basket, l'autre te fait visiter la ville, Chris Evans m'a invité au restau et on a bien accroché... Je ne me suis jamais senti perdu, grâce à eux. En tant qu'acteur, il faut que tu sois sans peur, dans l'idéal. Bien sûr que j'étais super nerveux, mais ils m'ont mis à l'aise. J'avais cette scène face à Robert Downey jr, qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Je suis fan du mec, forcément je transpirais (rires). Mais ils font en sorte de te parler d'égal à égal, et ça change tout”.


Propos recueillis par Yérim Sar


Captain America : Civil War - Au cinéma