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Chris Evans nous parle de Civil War, Captain America et de Sex Academy

A l’occasion de la sortie dans les salles mercredi du nouveau film des studios Marvel (et pas le moins attendu), Rockyrama est allé à la rencontre de quatre des acteurs
Chris Evans nous parle de Civil War, Captain America et de Sex Academy

A l’occasion de la sortie dans les salles mercredi du nouveau film des studios Marvel (et pas le moins attendu), Rockyrama est allé à la rencontre de celui qui fut La Torche dans Les Quatre Fantastiques, et qui est aujourd'hui Steve Rogers, Captain America lui-même.


Chris Evans endosse le costume pour la cinquième fois (la sixième en comptant une petite apparition dans Thor : The Dark World), mais il ne semble pas ressentir la moindre lassitude. Entretien avec un mec qui, contre toute attente, est nostalgique de Sex Academy.


Content de reprendre le costume ? Ou alors c'est déjà la routine pour toi ?

Chris Evans: “C'est la cinquième fois je crois, pour moi ? Comme les autres acteurs, qui endossent le même rôle plusieurs fois de suite, c'est pratiquement devenu une seconde peau. La toute première fois, pour le premier Captain America, j'étais terrifié, super nerveux. Après le film, j'étais rassuré. Par contre pour le premier Avengers, la pression est revenue, à cause de la confrontation avec les autres acteurs... Aujourd'hui, je pense qu'accepter le rôle a été la meilleure décision de toute ma vie”.

Mais à une époque, tu as refusé des propositions de Marvel, au début...


“Oui, j'ai laissé passer l'opportunité plusieurs fois, c'est vrai. Dieu merci, j'ai fini par dire oui. Franchement, si j'avais refusé jusqu'au bout, je serais en train de m'arracher les cheveux aujourd'hui”.

A quel point es-tu impliqué dans ton rôle ? Tu peux faire des suggestions, apporter tes propres idées ?

“Dès le premier film, ça intéressait le réalisateur Joe Johnston de voir mon approche personnelle de Steve Rogers. Je n'étais pourtant pas encore sûr de moi, j'avais peur que le personnage soit mal accueilli par les fans, je ne voulais pas être responsable en cas d'échec (rires) donc je me laissai quand même beaucoup guider par Marvel Studios, qui connaissent leurs héros mieux que personne. Aujourd'hui, on voit tous très bien qui est Captain America et la question est de savoir comment il va réagir face à certains obstacles. Du coup, c'est devenu au fil du temps un travail de plus en plus ouvert et collectif, où j'ai mon mot à dire”.

Tu te sens proche de ton personnage j'imagine.


“Hmm... C'est embêtant parce que Steve est vraiment un bon gars, donc si je prends n'importe quelle caractéristique pour me l'attribuer, je vais passer pour un gros vantard (rires). Il veut être un homme bon, même s'il prend parfois des mauvaises décisions. Je pense que je peux me reconnaître là-dedans, dans l'intention, même si les actes ne suivent pas toujours”.

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C'est un peu la thématique du film, tout n'est pas si simple pour une fois.


“Il est toujours apparu comme le type qui sait ce qui est bien, ce qui est mal. Tout est très clair dans sa tête. Là, c'est la première fois qu'il va vous sembler carrément paumé par moments. J'imagine que le but était de faire écho aux conflits du monde réel, où tout est rarement blanc ou noir. La divergence d'opinions qui part de la volonté du gouvernement de contrôler les Avengers, c'est un peu ça. Parce que ça crève les yeux, on a sauvé le monde une dizaine de fois, mais on casse tout à chaque film ! Les dégâts collatéraux sont immenses, c'est joli à regarder niveau action mais pour les gens qui habitent là, ça peut être emmerdant (rires). Pour moi personne n'a raison dans ce film et personne n'a tort non plus. Ce sont juste deux points de vue. Le moteur de l'intrigue, c'est justement de ne pas présenter l'un des deux camps comme étant le bon et l'autre le mauvais, ça aurait tout fait capoter en terme de narration et d'équilibre d'ailleurs. C'est au contraire un débat, une question qui reste en suspens, et ça participe à la tension”.


Ce côté légèrement ambivalent n'existait pas du tout dans l'univers Marvel Studios jusqu'ici. La relation de ton personnage avec Bucky est compliquée, par exemple.


“Absolument. Déjà l'appellation "héros" diffère selon l'interprétation de chacun. Un héros n'est pas nécessairement quelqu'un qui revient de la guerre, par exemple. Ma mère est un héros ! Hmm... en fait j'essaie de penser à quelqu'un que je perçois comme un héros mais qui aurait un passé sombre... C'est embêtant parce que j'en ai en tête mais si je dis leurs noms, on va croire que je cautionne leurs moments d'égarement (rires). On va dire que je suis quelqu'un de compréhensif donc effectivement, ce rapport entre Cap et Bucky, je peux le comprendre. Mais bon, si ton meilleur pote va tous les jours tuer des gens de 5 à 7, essaie de lui dire d'arrêter, ce serait sympa”.


Tu l'as dit, c'est ton cinquième film en temps que Captain America, tu en as encore d'autres de prévus, tu n'as pas peur de rester étiqueté ou coincé dans ce type de rôle


“J'adore être acteur, et même si je souhaite avoir peu à peu la casquette de réalisateur, je ne pense pas m'arrêter de jouer de sitôt. Pour l'instant je ne me fais pas trop de souci en terme de rôle, j'imagine que des gens me voient probablement uniquement via le prisme Captain America, mais j'essaie de ne pas trop me prendre la tête là-dessus. C'est même un piège à éviter en tant que comédien : trop anticiper et planifier ta carrière, ton image…”

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Comment décrirais-tu la formule Marvel Studios ? Est-ce qu'il existe une recette miracle ? Sachant que tu avais joué dans une autre saga de superhéros qui n'est pas restée dans les annales.


“Ouais, ça me dit vaguement quelque chose (sourire)”.

Où situes-tu la différence ?


“D'autres que Marvel Studios réussissent : X-Men Le Commencement et X-Men Days of Future Past étaient très bien. Maintenant c'est vrai que d'autres ont connu des problèmes là où Marvel Studios semble avoir trouvé sa formule magique. Mais je serais incapable de dire à quoi ça tient précisément : Kevin Feige ? Les scénaristes, les réalisateurs ? A chaque fois qu'un nouveau film sort, ils arrivent à donner l'impression que ça va être le meilleur, même moi je suis bluffé par leurs trailers. Je dirais que ça tient peut-être à leur sens du rythme, en terme de montage. Si je parle de mon expérience, j'ai déjà été sur des films où, sur le tournage, tu as l'impression que tout va être génial. Puis le film sort, tu le vois et c'est vraiment de la merde. Mais l'inverse m'est arrivé aussi : tu penses que tu tournes un truc pas terrible, et le résultat final est bon. Tourner un film ça revient juste à ramener des briques, mais c'est le montage et toute la production derrière qui donnent une maison plus ou moins réussie”.


Faire tes débuts derrière la caméra t'a aidé à avoir une approche différente en tant qu'acteur ?


“Alors là mec, ça m'a... ça m'a bousillé (rires). C'est dur au début de te regarder toi-même jouer. La double casquette est dure à porter ! Tu vois pleinement tes tics, tout ce dont tu n'es pas conscient. Donc je ne sais pas si ça fait de moi un meilleur acteur mais ce qui est sûr c'est que maintenant j'ai encore moins confiance en moi. Maintenant je sais à quel point c'est du boulot de me rendre efficace à l'écran. J'ai presque eu envie d'appeler tous monteurs de mes précédents films pour m'excuser après avoir vu ça (rires). "Désolé, j'avais aucune idée que je vous mettais dans la merde à ce point".”


Je pense que le monteur de Sex Academy va être compréhensif.


“(rires) Ah, tu m'as ramené des années en arrière là... Sacré souvenir ce film, ça me manque un peu ce genre de rôle d'abruti total”


Propos recueillis par Yérim Sar


Captain America: Civil War - Au cinéma