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Club VHS : Over the top

Over the top (Le Bras de fer – 1987 – Menahem Golan) Par Aubry Salmon
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Avant toute autre chose, Over the Top est une leçon de vie, une fable sociale. Et le fait que ce Bras de fer soit le premier gros échec de Stallone au box-office n'enlèvera rien à la beauté du geste, car plus que le wrestling arm ou catch de table, le vrai sujet du film est la paternité. Et si l'on se retourne sur la filmographie de Sly, on peut clairement deviner que la parentalité et l'amour filial sont pour lui des thèmes sensibles et révélateurs de sa propre vie. 


?En 1987, quand sort Over the Top, sa vedette est en pleine période mégalo, marquée par le mariage avec Brigitte Nielsen qui touche à sa fin. Rocky 4 et Cobra symbolisent superbement par leurs excès cette fuite en avant vers une esthétique outrée à la MTV qui accouche de films en forme de juke-box, alternant scènes dialoguées et séquences musicales, les fameux « montages ». Over the Top, quant à lui, en est indiscutablement l’apothéose tant il est l’aboutissement monstrueux de la volonté d’une star hollywoodienne d’entretenir la légende à coup de plans iconiques, de refrains entêtants et de science du montage. 

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Lincoln Hawk est donc routier et le jour où son ex-femme tombe malade et ne peut plus s’occuper de leur fils, Michael, elle fait appel à son ex-mari pour ramener Mike de son école militaire dans le Colorado jusqu’en Californie… Deux problèmes : Mike et Hawk se connaissent à peine et le tyrannique grand-père maternel (le répugnant, mais impeccable Roberto Loggia) refuse de laisser une chance à son gendre. Mais Hawk a une double vie : lorsqu’il met sa casquette à l’envers, il devient un champion de bras de fer réputé dans le sympathique milieu des routiers. Grâce à cette passion toute américaine, il va pouvoir conquérir l’amour de son fils et participer aux championnats du monde de bras de fer à Las Vegas, et ça tombe bien, c’est sur le chemin.?Et croyez-le ou non, mais le film est bon ! 


Stallone livre une performance tout en retenue et la complicité avec le jeune acteur (David Mendenhall, porté disparu depuis) qui interprète son fils est réelle. Ajoutez à cela le savoir-faire d’un vieux maître du septième art derrière la caméra en la personne de Menahem Golan (patron de la Cannon, qui vient alors de réaliser Delta Force avec un célèbre moustachu et s’apprête à lancer un karatéka belge inconnu mais adepte du grand écart), et un soundtrack boosté par le génie italien – encore un – aux manettes (Moroder, bien sûr !) et vous obtenez ce qu’on appelle en musique, un hit !?Sauf que cette fois-ci, la sanction du public sera sévère et poussera Stallone à retourner à ses premières amours (la boxe et la guerre) et annoncera le futur naufrage de la Cannon en attendant la noyade définitive avec les échecs des Maîtres de l’univers (ce n’était pourtant pas une si mauvaise idée que ça de baser un film sur une ligne de jouet) et de Superman IV.?Mais peu importe, car quiconque a vu Over the Top à l’époque a dans son cœur – ou tatouée sur l’épaule pour les plus courageux – l’image d’un truck rutilant, mastodonte des temps modernes, arpentant, au soleil levant, les routes du Nouveau Monde. Et 25 ans plus tard, les chiffres n’ont guère d’importance, seul le mythe persiste.


Over the top (Le Bras de fer – 1987 – Menahem Golan)


Par Aubry Salmon