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Mission Impossible : le bébé de Tom Cruise

A l’occasion des 20 ans de la sortie du premier film Mission Impossible, tiré de la série télévisée du même nom, nous revenons sur son importance dans la carrière de ses différents contributeurs. Aujourd’hui, après son réalisateur Brian de Palma, son
Mission Impossible : le bébé de Tom Cruise

A l’occasion des 20 ans de la sortie du premier film Mission Impossible, tiré de la série télévisée du même nom, nous revenons sur son importance dans la carrière de ses différents contributeurs. Aujourd’hui, après son réalisateur Brian de Palma, son acteur principal et producteur, Tom Cruise.


L’adaptation cinéma de Mission Impossible est un projet avant tout porté par la plus grande star de l’Hollywood moderne, Tom Cruise. L’acteur, auréolé de plusieurs succès critiques et commerciaux, veut commencer à porter ses propres films à l’écran. Pour cela, il ne passe pas par la casquette de réalisateur mais celle de producteur, et toujours devant la caméra en parallèle. S’il ne filme pas lui-même, il veille à choisir les meilleurs metteurs en scène disponibles. Jugez plutôt : après avoir tourné avec les frères Scott, Scorsese, Coppola, Cruise lance sa première production avec De Palma, après avoir courtisé Sidney Pollack, pour ce qui est certainement le rôle le plus emblématique de sa carrière : Ethan Hunt. Ce sera son Rocky, le film qui colle à sa carrière et qui en représente les tournants. L’homme est cinéphile, connaît ses classiques, et, chance rare, a les moyens de ses ambitions : il peut tourner avec les réalisateurs qui le font rêver. Il s’associe à son ancien agent Paula Wagner dans ce but, en fondant Cruise/Wagner Productions.

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Le premier MI marque les débuts de sa carrière de producteur. Mission Impossible 2 arrive au sommet de sa popularité, et montre sa volonté et sa capacité à aller chercher des talents venus d’ailleurs avec John Woo. Le troisième opus, en prenant JJ. Réalisateur de Lost, représente un succès critique mais un échec commercial qui va précipiter la fin de son contrat avec la Paramount et un vrai passage à vide à la moitié des années 2000. Le quatrième volet sera celui de sa renaissance sur les blockbusters, profitant de l’occasion pour donner à un des créateurs les plus mésestimés de son époque, Brad Bird, la chance de faire son premier film live. Rogue Nation, dans la continuité, montre un acteur revenu tout en haut, capable de faire le film qu’il veut, mieux que ses concurrents, des lieux au-dessus du mastodonte Spectre sorti moins de six mois plus tard, en impliquant McQuarrie, script-doctor fameux à Hollywood principalement connu pour son fameux scénario d’Usual Suspects – qualité principale du film -.


Sous contrat avec la Paramount, il est ce qui ressemble au plus aux vedettes de l’âge d’or d’Hollywood, qui tournaient exclusivement pour leur studio. De l’autre côté, il entame la mue des stars modernes, plus impliquées dans le processus créatif et financier. Celle de la confusion entre la vie privée et la vie publique également : ses divorces feront jaser, mais plus encore c’est son implication dans l’église de Scientologie qui va le discréditer auprès de la presse, des spectateurs, et d’Hollywood pendant une période assez compliquée où il a enchaîné les déconvenues au box-office.

Il s’investit à fond dans chacun de ses rôles, allant jusqu’à faire la plupart de ses cascades. Ils traduisent tous un aspect de sa vie autant que de sa carrière. Tom Cruise ne semble pas faire de différence entre ses incarnations et les multiples facettes de sa personnalité. Quitte à parfois friser avec la caricature, la Cruisexploitation. C’est à ce titre que les Mission impossible sont la pierre angulaire de sa carrière et Ethan Hunt, le rôle de sa vie. Celui qui lui collera à la peau, qui l’a rendu riche en devenant l’un des acteurs les mieux payés au monde. Impossible pour un américain de jouer James Bond ? Pas pour Tom, toujours sur le fil fin séparant l’ambition de la mégalomanie.


Si l’on veut se convaincre définitivement des qualités de Tom Cruise, il suffit de regarder sa filmo : sa longévité, sa qualité, il n’a pas d’égal. Peut-être enfermé dans un type de personnage qui est parfois un carcan, il écrit sa légende, sûr de sa force. Il découvre des talents, fait des renvois d’ascenseur. Il connaît le cinéma autant qu’il le fait grandir. Ce n’est pas la moindre de ses qualités.


Boris Biron