RANMA 1/2 : moitié soleil et moitié pluie
Les années 80/90 ont sans l’ombre d’un doute, été une période charnière en France pour ce qui est de la japanimation. « Dragon Ball », « Saint Seiya », « Hokuto no Ken », « Cobra » et Cie ont, avec le temps, eu tendance à éclipser d’autres chefs d’œuLes années 80/90 ont sans l’ombre d’un doute, été une période charnière en France pour ce qui est de la japanimation. « Dragon Ball », « Saint Seiya », « Hokuto no Ken », « Cobra » et Cie ont, avec le temps, eu tendance à éclipser d’autres chefs-d’œuvre découverts dans le « Club Dorothée ». C’est bien durant cette période que l’animé « Ranma 1/2 » est apparu sur nos écrans et rétrospectivement, l’adaptation du manga de Rumiko Takahashi nous a injecté une dose de folie et de bonne humeur irrépressible.
Rumiko Takahashi est sans doute la dessinatrice de manga la plus connue et la plus lue dans le monde. Depuis les années 70, elle a enchainé des succès qui ont presque tous eu droit à des séries animées. « Urusei Yatsura », plus connue chez nous sous le nom de « Lamu », nous présentait une petite extra-terrestre drôle et sexy. « Maison Ikkoku » (« Juliette je t’aime ») nous faisait découvrir le quotidien d’une pension de famille où se mêlaient sentiments et comédie. « Inu-Yasha », sans doute plus confidentielle en France, mais au succès planétaire, nous plongeait dans un Japon féodale où les démons pullulaient.
En 1987 Takahashi a trouvé son public. Après les 15 tomes de « Maison Ikkoku », considéré encore maintenant comme un des meilleurs mangas romantiques, elle a maintenant besoin de s’atteler à quelque chose de plus léger.
« Ranma 1/2 » nait de deux envies : celle de renouer avec la légèreté de « Lamu », tout en étant consciente que la mode des 80’s la pousse à se tourner vers les shonen d’arts martiaux.
La publication de Ranma débute en 1987 et sera publiée en France chez Glénat. Le manga raconte l’histoire de Ranma Saotome et de son père, tous deux experts en arts martiaux ; s’installant dans le dojo de la famille Tendô. La jeune Akane Tendô et Ranma se voient fiancés à leur insu par leur famille respective, ce qui donnera lieu à des conflits amoureux se réglant la plupart du temps à coup de joutes martiales plus ou moins farfelues. Pourtant, tout irait presque pour le mieux si Ranma et son père n’avaient pas chuté dans une source magique les faisant changer d’apparence. Lorsqu’ils sont au contact d’eau froide Ranma et son père se métamorphosent respectivement en fille et en panda géant.
La série qui va s’étaler sur plus de dix ans, va essentiellement jouer sur des quiproquos et faire apparaître d’autres protagonistes ayant, eux aussi, la capacité de changer de forme, le plus souvent contre leur volonté, à l’image de Ryôga, l’éternel ennemi de Ranma, de Shampoo ou de Mousse. Rumiko Takahashi réussit dans « Ranma 1/2 » à trouver le parfait dosage entre action, romance et fantaisie. Les personnages sont truculents, les rivalités amoureuses légion et les relations familiales jouent un rôle central dans l’histoire.
Tout comme ils l’avaient déjà fait pour « Dragon Ball », Glénat est en train de ressortir le manga dans une très belle édition originale un peu plus condensée qu’à l’époque, avec un sens de lecture original et une traduction plus adéquate, permettant de découvrir ou redécouvrir un petit bijou devenu un classique au fil du temps. Le 4ème tome vient de sortir, on y découvre l’arc consacré à Happosai, le maitre rabougri et pervers du père de Ranma. Vous pouvez y aller c’est en béton armé !
Christophe BALME