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Twilight Zone: The movie de John Landis, Steven Spielberg, Joe Dante et George Miller

L’idée de faire un film adapté de la célèbre série de Rod Serling prend sa source dans les longues soirées d’hiver au cours desquelles Spielberg et son nouveau copain le réalisateur John Landis débattent sur leur épisode préféré de Twilight Zone.
Twilight Zone: The movie de John Landis, Steven Spielberg, Joe Dante et George Miller

De la même manière que l’idée des Aventuriers de l’arche perdue naquit sur une plage d’Hawaï alors que George Lucas et Steven Spielberg construisaient un monumental château de sable en se remémorant les serials de leur enfance. L’idée de faire un film adapté de la célèbre série de Rod Serling prend sa source dans les longues soirées d’hiver au cours desquelles Spielberg et son nouveau copain le réalisateur John Landis débattent sur leur épisode préféré de Twilight Zone. Quelques coups de fil plus tard, Warner, propriétaire des droits, flairant le gros coup, lance officiellement la production du film. 


Spielberg offre à Landis un poste de coproducteur et se met illico à la recherche de deux autres zouaves pour ce qui sera, après moult débats, un film à sketchs – pour se rapprocher de l’esprit de la série. Ce seront deux nouveaux venus dans la galaxie Spielberg, l’australien George Miller qui vient de se rendre célèbre grâce aux deux premiers Mad Max, et l’ancien disciple de Roger Corman, le pape de la série B : Joe Dante (Piranhas, Hurlements). Aujourd’hui, l’affiche a tout de la dream team, mais à l’époque Dante et Miller n’ont pas encore acquis le statut culte qui est depuis devenu le leur. 


Très vite, chacun choisit l’épisode original qu’il désire adapter. Pour attirer les kids, on prépare déjà des effets spéciaux dernier cri, et pour satisfaire les fans on fait revenir quelques anciens – comme Burgess Meredith pour la voix off. Et pour être sûr de ne pas perturber le public pas forcément habitué aux anthologies filmées, on truffe le script de liens entre les quatre segments. Tout s’annonce sous les meilleurs auspices, le ton sera résolument sombre et irrévérencieux, le tournage démarre par la partie de John Landis, l’histoire – originale finalement – d’un raciste qui se voit propulser dans la peau d’un juif en pleine France occupée, avant de se retrouver aux mains du KKK persuadé de tenir là un noir à lyncher et enfin dans les rizières du Viêt Nam pourchassé par des G.I.s tueurs de bridés. Déjà, le studio redoute le segment de Landis, le jugeant trop radical. Mais bientôt, un drame terrible se déroule lors du tournage de la partie vietnamienne. Un accident d’hélicoptère cause la mort de l’acteur principal, Vic Morrow et de deux enfants figurants. Le scandale éclate – le procès durera dix ans –, le choc est total. Tout le monde pense que le tournage est terminé. Pourtant il n’en est rien, la Warner faisant pression sur Spielberg pour respecter ses engagements à la production et à la réalisation.


Spielberg, traumatisé, change son fusil d’épaule et opte finalement pour une gentille histoire de rajeunissement – annonçant au passage Hook –, tandis que Dante et Miller, livrés à eux même, tournent les deux meilleurs segments. Le premier avec l’histoire d’un enfant aux pouvoirs spéciaux qui se recrée une famille à l’image de sa passion pour les cartoons, le second avec le cas d’un homme persuadé qu’un effrayant gremlin essaye de faire crasher l’avion dans lequel il a pris place. Suite au drame, de nombreux changements interviennent dans la production, atténuant sensiblement la force des choix initiaux. Pourtant, le résultat est un témoignage incroyable du talent des quatre réalisateurs. La patte de chacun est bien visible et la musique de Jerry Goldsmith emballe parfaitement le tout. L’aventure aurait pu être le symbole d’une nouvelle génération miraculeuse de cinéastes de l’imaginaire, mais finira malheureusement en catalyseur de toutes les critiques des dérives d’Hollywood. Tout le monde tentera de vite oublier l’aventure en se remettant au travail. Miller en retournant à Mad Max, Dante en continuant sa collaboration avec Spielberg sur un nouveau projet à base de mignonnes créatures à fourrure… Quant à Landis, son amitié avec Spielberg ne survivra pas au drame et sa carrière en sera à jamais marquée.


Aubry SALMON

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