Tremors, cette solide série B qui peut sauver votre samedi soir
Un bon film de monstres, ça ne déçoit jamais. Et si en plus Kevin Bacon est au générique, le produit fini n'en sera que plus savoureux.Un bon film de monstres, ça ne déçoit jamais. Et si en plus Kevin Bacon est au générique, le produit fini n'en sera que plus savoureux. Sorti à la fin des 80's, Tremors est un digne représentant de ces séries B horrifiques possédant un très haut taux de coolitude et de décontraction.
Si le pitch qui s'apparente à un ersatz des Dents de la Mer où le sable aurait remplacé l'océan peut prêter à sourire, la productrice Gale Ann Hurd (compagne d'alors de James Cameron) décide de soutenir le projet jusqu'au fameux green light qui confirme définitivement le lancement d'un tournage. Belle preuve de confiance pour le tout premier film de Ron Underwood qui va donner son maximum.
Sous le soleil écrasant du Nevada, le petit village de Perfection, quinze âmes à peine, voit son calme aride troublé par des secousses sismiques inexpliquées. Alors qu'une géologue, Rhonda, tente d'en découvrir l'origine, des faits de plus en plus alarmants intriguent les habitants. Disparitions multiples, bétail éviscéré, voiture enterrée... Val et Earl, les hommes à tout faire du village, vont rapidement comprendre que d'étranges créatures rôdent sous leurs pieds, avec pour unique objectif de se remplir la panse. La bourgade étant complètement isolée, elle devient dès lors le self-service idéal et la poignée de résidents s'organise tant bien que mal pour résister à l'attaque imminente de ces monstres souterrains. Le co-scénariste S.S. Wilson explique avoir eu l'idée du film alors qu'il travaillait pour l'US Navy en plein désert californien.
Tandis qu'il se reposait sur un rocher, il s'imagina avec amusement qu'une menace souterraine pourrait l'empêcher d'en descendre. Et la menace en question, baptisée « attrapoïde » par Chang l'épicier local, ce n'est rien de moins qu'une espèce de croisement entre un reptile préhistorique et un ver de terre aux proportions gargantuesques. Petit avantage pour nos gentils badauds, ces aberrations sont complètement aveugles et se repèrent uniquement aux sons provenant de la surface pour pouvoir chasser. La partie de cache-cache ne sera cependant pas de tout repos, les bestioles étant extrêmement véloces et fortement belliqueuses.
Des saletés au design impressionnant qui bénéficient de l'expérience d'un duo spécialiste du genre, Tom Woodruff Jr. et Alec Gillis, responsables entre autres de la plupart des xénomorphes de la saga Alien. Avec leur bouche en triple-bec déversant un lot de tentacules reptiliens surmontés de petites bouches teigneuses, les attrapoïdes développent un vrai look badass qui oscille adroitement entre le grotesque et le terrifiant. Face à elles, des zigotos complètement dépassés mais non sans ressource, comme l'irrésistible binôme formé par l'énergique Kevin Bacon et le bourru Fred Ward, sans oublier le très sympathique couple certifié NRA, dont la superbe collection de pétoires ne sera pas inutile. Beaucoup de soleil, des monstres acharnés et des personnages à la langue bien pendue, il y a tout ça et même plus dans Tremors. C'est une solide série B à la mise en scène inventive et à la bonne ambiance ininterrompue qui peut sauver votre samedi soir !
Julien MAZZONI