Basil Détective Privé, le sauveur de Disney
Et si le film le plus important des studios Disney était l’histoire d’une souris partie à la recherche d’un inventeur kidnappé dans le Londres de 1897 ?Et si le film le plus important des studios Disney était l’histoire d’une souris partie à la recherche d’un inventeur kidnappé dans le Londres de 1897 ?
Ok, peu de chance de convaincre qui que ce soit que Basil Détective Privé est un plus grand film que Le Roi Lion, Aladdin, ou Bambi. Parce que c’est faux, tout simplement. The Great Mouse Detective, sorti en 1986, n’a ni le souffle du premier, ni le Robin Williams du deuxième, et encore moins le décès tragique et ô combien mythique et fondateur du dernier. Basil Détective Privé, au premier abord, est un Disney mineur, une anecdote, rien de plus, dans une filmographie pleine à craquer de grands classiques, de chefs-d’oeuvre, de scènes cultes et de personnages attachants.
Mais à l’occasion de son trentième anniversaire (qui aura lieu le 2 juillet précisément), il est, plus encore que plaisant, intéressant de redécouvrir le 26ème film de Walt Disney Animated Classics. Parce qu’il contient quantité de grandes et belles choses, et constitue encore à ce jour l’une des meilleures versions, certes très libre, du Sherlock Holmes d’Arthur Conan Doyle. Mais aussi parce qu’il s’agit d’une étape importante dans l’histoire du studio. En fait, Basil n’est rien de moins que le sauveur de Disney. Explications.
Dès lors, la guerre est déclarée. Taram et le Chaudron Magique, premier film d’animation Disney à écoper d’un PG Rating et à utiliser des effets spéciaux numériques, sort en 1985, et se plante. La même année, Don Bluth entame les travaux préparatoires de ce qui deviendra quelques mois plus tard Fievel Et Le Nouveau Monde. Le champion toutes catégories est désormais dans la tourmente, et en 1986, est carrément en péril. Michael Eisner, le Président, décide de mettre davantage d’argent dans le petit écran, et envisage d’arrêter la production de long-métrages. Il faudra toute la force de conviction de Roy E. Disney (fils de Roy O. et neveu de Walt) pour le persuader de poursuivre l’aventure, au moins le temps d’un film, en espérant que les choses s’arrangent. Ce film, c’est Basil Détective Privé. Fievel cartonne, Basil, bien moins, mais suffisamment pour relancer la machine.
Deux ans plus tard, Disney s’associera à Steven Spielberg pour Qui Veut la Peau de Roger Rabbit ? Puis, en 1989 sort La Petite Sirène, carton international qui enterrera en quelques millions d’entrées la carrière du Charlie de Don Bluth, sorti le même weekend et aujourd’hui totalement oublié. Les années 90 ? Jugez plutôt: Aladdin en 1992, Le Roi Lion en 1994, puis Pocahontas (qui contient au passage l’une des chansons les plus mésestimées de tous les films Disney), Le Bossu de Notre Dame, Hercule, Mulan, Tarzan… Pas que des chefs-d’oeuvre, mais en tout cas des succès.
Disney est sauvé, Don Bluth est battu. Tout cela, en partie, grâce à une petite souris du nom de Basil.
Nico Prat
Basil Détective Privé - En DVD