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Street Fighter V est un surdoué qui joue au cancre

C’était le retour du roi, après un épisode IV qui avait ramené le jeu de combat sur le devant de la scène. Ce devait être ’avènement du nouvel opus d’une saga qui, si elle ne réalise pas les meilleures ventes, fait autorité sur le genre depuis le myt
Street Fighter V est un surdoué qui joue au cancre

Ce devait être le retour du roi, après un épisode IV qui avait ramené le jeu de combat sur le devant de la scène. L’avènement du nouvel opus d'une saga qui, si elle ne fait pas les meilleures ventes, fait autorité sur le genre depuis le mythique Street Fighter II. A l’arrivée, un jeu pas fini qui pourra rebuter les débutants, pourtant cœur de cible de ce Street V.


On a décidé d’attendre la sortie de la version 1.02 pour se faire une meilleure idée du jeu complet, avec un premier gros patch qui rajoute un perso (Alex), la boutique (que du cosmétique), et le mode défi qui aurait dû être là dès le départ, ainsi que des options plus secondaires mais toutes simples comme la possibilité de rematch. Mais rien n’y fait : toujours des déconnexions, du lag, et un manque de contenu évident. Cela ne serait pas aussi énervant si le cœur du jeu n’y était pas.

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Or, c’est ici un gameplay épuré – mais pas simplifié – qui nous est proposé ici. Moins de jauges, un jeu qui récompense plus la prise de risque tout en la punissant davantage – essayez de sauter pour voir -. Son nouveau système V est à la fois accessible et furieusement technique, permettant des retournements de situation sans être cheaté. Moins de coups sont nécessaires pour envoyer l’adversaire au tapis : les rounds se font ainsi plus rapides, plus intenses aussi. Une vraie frénésie du combat. Des évolutions en douceur pour un jeu qui reste dans les codes de la série, en prenant le meilleur des mondes pour espérer devenir un nouveau classique. Raté.

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Qu’on aurait aimé l’aimer, ce Street Fighter. Ses nouveaux personnages ; Rashid, l’arabe qui se bat comme un chinois, F.A.N.G. et son poison, même Necalli, le grand méchant aux tresses rousses, a de la gueule. Les anciens ne sont pas en reste, entre classiques revisités de manière intelligente, comme Ken ou Chun-Li, ou bien des persos plus obscurs qui font leur grand retour, tels Nash ou R.Mika. Capcom aime ses héros, et même si certains choix feront débat, entre l’absence inévitable de certains personnages cultes (Blanka, Guile) ou un chara design hasardeux (Ken, Alex), ce casting est plaisant à regarder. Et plus encore à jouer, car à part la pierre angulaire Ryu, tous ont été refondus profondément. Ainsi, Ken ou Dhalsim ne se prennent plus du tout en main de la même manière. Les coups à charge ont presque disparu, les chopes sont plus difficiles à placer. Bref, tout en respectant l’héritage, ce Street V redistribue les cartes de manière intelligente.

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Mais comment sortir un jeu plein pot sans vrai mode histoire, ou arcade, quand de l’autre côté même le mode online rame ? Les déconnexions sont légion – bien que moins nombreuses qu’au lancement -, le ragequit n’est toujours pas puni, l’interface est à la ramasse, les replays simplifiés à l’extrême, les décors sont moches…


Ni les néophytes ni les accros à la série n’y trouveront leur compte en l’état, alors que le jeu a toutes les qualités qu’on attendrait d’une suite. Street Fighter V est comme un gamin surdoué qui n’en glande pas une : le potentiel est si évident qu’il est rageant de ne pas le voir exploité. Il nous promet que oui, il fera des efforts. Mais en pour le moment, impossible de lui donner les félicitations.


Boris Biron

Street Fighter V (Capcom) - Disponible