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Club VHS : Cliffhanger

Cliffhanger (Renny Harlin - 1993) Par Julien Mazzoni
Club VHS : Cliffhanger

Dans les années 90, Stallone atteint un certain top de popularité avant d'entamer le long chemin de croix qui le mènera jusqu'au Expendables. 


Mais, à cette époque bénie où les studios en avaient encore dans le ventre, Sly et sa némésis autrichienne tentaient de s'approprier le box-office à grands coups de productions burnées, jamais avares en explosions. Renny Harlin, tout juste responsable du très sous-estimé 58 minutes pour vivre (second opus de la trilogie Die Hard, oui, oui, la trilogie) se retrouve aux manettes de cet excitant thriller montagnard nommé Cliffhanger. 


À l'époque, tout le monde a tendance à se marrer devant le trailer où Stallone gesticule dans tous les sens, et pourtant, cette traque au sommet s'avérera être bien plus qu'un honnête divertissement. Pour preuve, la tétanisante séquence d'ouverture où Sly voit la dulcinée de son vieux pote lui échapper des mains pour plonger de plusieurs centaines de mètres reste un fait rare dans le domaine de l'entertainment US. Une introduction sombre, montée comme une scène d'action, mais néanmoins très premier degré. Les faits sont là : on a mal pour la victime et on souffre avec Stallone, alors ne riez pas s'il vous plaît. 


Mais passée cette petite déprime, l'action - la vraie - va reprendre ses droits notamment à travers l'un des braquages les plus originaux du cinéma, ici entre deux avions. Une scène d'autant plus impressionnante qu'elle a été réellement tournée dans les airs avec vrais aéronefs et vrai cascadeur se balançant au bout d'un câble à 15 000 pieds. Une idée audacieuse qui ne fut d'ailleurs tournée qu'une seule fois, étant donné sa complexité logistique. Par la suite, c'est une joute verbale et physique de tous les instants qui nous tiendra en haleine jusqu'au générique de fin. D'un côté Gabe (Stallone) et Hal (Michael Rooker) les alpinistes pro qui répondent à l'appel de détresse d'un jet privé fraîchement crashé dans les montagnes enneigées. De l'autre, les survivants dudit jet qui sont, en realité, des criminels de haut vol à la recherche de leurs super dollars répartis dans trois valises high-tech éparpillées dans les hauteurs, suite au fameux braquage avorté. Une situation extrêmement tendue, menée à la baguette par un salopard de la pire espèce, Eric Qualen (John Lightgow), qui n'a qu'à fixer quiconque de son regard glacé pour nous faire comprendre qu'il est capable de tout, et pire encore. Comme dans son précédent film, Harlin étale sans vergogne les coups de feu en super ralenti hérités du ciné hongkongais, mais ne cède pas pour autant à la facilité. 


Cliffhanger est un actioner soigné, au suspens savamment dosé et aux scènes d'action ludiques n'hésitant pas à faire gicler l'hémoglobine. Des fatalities dans un blockbuster à 65 millions de dollars ? C'est possible, et l'empalement d'un vilain sur stalactite reste l'un des moments forts du film. Des décors innovants, une réalisation inspirée et un Stallone au top de sa forme face à une galerie de sales gueules mémorables font de ce Cliffhanger un must have des blockbusters 90's.


Cliffhanger (Renny Harlin - 1993)


Par Julien Mazzoni