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Daredevil S2 : mauvais méchant, saison ratée ?

Nous avions aimé, l’année dernière, la première partie des aventures de Matt Murdock. Malheureusement, en 2016, il foire totalement son retour.
Daredevil S2 : mauvais méchant, saison ratée ?

Nous avions aimé, l’année dernière, la première partie des aventures de Matt Murdock. Malheureusement, en 2016, il foire totalement son retour. Certains dans l'équipe aiment cette deuxième saison. D'autres, beaucoup moins.


Il s’agit de loin de l’une des scènes les plus grotesques de cette deuxième saison de Daredevil, et pas de chance, elle survient très tôt dans l’intrigue. Karen Page, qui pour une raison à jamais inconnue des scénaristes est passée du statut de secrétaire à celui d’héroïne badass plaidant aux côtés de Froggy, veille sur un gangster que le duo d’avocats a choisi de protéger. Problème: il est le seul survivant d’une attaque meurtrière du Punisher, le grand méchant de cette deuxième saison. Le Punisher, un tueur d’exception, un tireur malin, qui ne rate jamais sa cible, capable de décimer une douzaine de mafieux sans jamais dévoiler son visage, uniquement en laissant parler son flingue. Il est donc normal de rester à ses côtés, beaucoup moins de laisser à la dactylo le soin de garder en vie une cible ambulante (mais ce n’est même pas le plus gênant, attendez la suite).

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Sans grande surprise, le Punisher se pointe donc, bien décidé à finir le boulot. Aperçevant la silhouette de l’assassin au bout du couloir, Karen prend les choses en main: il faut filer avec Grotto (le petit nom du méchant mafieux devenu gentil). Blessé, il se lève péniblement, s’accrochant déséspéremment à Karen et à la vie (il eut été utile d’avoir un Daredevil sous le coude, mais bon, là encore, passons), et les deux alliés d’ouvrir la porte et de pénétrer dans le couloir. Puis de se retrouver face au Punisher. Évidemment.

Littéralement, devant lui, à quelques mètres (plus de deux, moins de cinq). Et là, dans un grand moment de bêtise, le Punisher brandit son arme, tire, et rate. Une première fois, puis une seconde. Puis une troisième. Lui qui est en pleine possession de ses moyens, lui qui est un marine entraîné, lui qui a réussi à régler son compte à une branche entière de la mafia locale, tire, et rate, à plusieurs reprises, un homme qui boite traîné à bout de bras par une jeune femme qui n’a rien à faire là et qui se trimbale un boulet.


Il serait facile de laisser passer, de se dire qu’il ne s’agit que d’un ressort scénaristique, qu’il faut bien que l’histoire avance. Sauf que non. Déjà parce qu’un mec qui tire sur une cible dans un couloir vide avec un fusil à pompes, ne peut que faire mouche, en tout cas après dix tentatives. C’est une question de logique, toute simple. Ensuite, parce qu’il s’agit du putain de Punisher !!!! Et qu’on l’a vu, quelques scènes plus tôt, être le Punisher !!! Pourquoi alors d’un seul coup trahir le personnage ? Parce que la bêtise. Si une bonne histoire nécessite un bon méchant, avec cette saison 2 de Daredevil est profondément ratée. D’ailleurs, peu de temps après l’hôpital, le Punisher deviendra un pion dans un procès pour lequel on peine à se passionner (mené en grande partie par les deux personnages les moins intéressants et les plus irritants de la série, Karen et Froggy).


Ennui total.

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Plus tard, lors d’un combat plutôt fun mais nécessitant le réglage de la luminosité de votre téléviseur (vraiment, on ne voit rien), Elektra, autre nouveau personnage de la série, nous offrira un bon aperçu de ses capacités de combattantes. Forcément, Murdock, alias Daredevil, surpris de voir son ancienne copine de fac combattre des méchants avec le même talent que lui, lui demandera d’où elle tient sa technique. Réponse: des cours de capoeira un jeudi sur deux. Et pendant trois longs épisodes, cette explication suffira au héros. Bêtise. L’épisode suivant, elle est filmée à moitié nue, de nuit, comme dans un vieux film érotique du dimanche soir. Bêtise.


Bêtise partout.


Et pourtant, tout avait si bien commencé. La première saison était belle, sombre, drôle par moments, il y avait Rosario Dawson (bien trop absente ici), et aussi Wilson Fisk (qui revient), méchant bien plus convaincant que ce Punisher foiré. Il y avait un bien meilleur costume, le noir, et de bien plus grands enjeux (ici, on ne sait plus trop contre qui notre héros se bat). Pour ces treize nouveaux épisodes, c’est vacuité et stupidité à chaque étage, à chaque épisode, à chaque tentative de justification de la moindre action. Même lors des moments concotés pour être grandioses, comme ce long et faux plan séquence de baston, ça ne marche pas: on voit les coupes. En vrai, on voit, concrètement, clairement, où le monteur a coupé et collé ses séquences.


On s’arrête, car on s’énerve.

Rien ne fonctionne, jamais. Et Daredevil de devenir encore plus fade que Jessica Jones, une petite prouesse.


Quel gâchis.


Nico Prat


Daredevil - Saison 2 sur Netflix