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Dune : Les adaptations perdues

Les tentatives de donner vie à l’œuvre monstrueuse de Frank Herbert sur grand écran furent nombreuses. Petit passage en revue de ceux qui ont essayé. Spoiler : ils ont eu des problèmes.
Dune : Les adaptations perdues

David Lynch et Denis Villeneuve sont d’une espèce rare : celle des cinéastes étant parvenus à accoucher d’une adaptation de Dune. Les tentatives de donner vie à l’œuvre monstrueuse de Frank Herbert sur grand écran furent nombreuses. Petit passage en revue de ceux qui ont essayé. Spoiler : ils ont eu des problèmes. 

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Arthur P. Jacobs

Il fut le tout premier. Nous sommes en 1971, et Dune – huit ans après avoir été publié en deux fois dans le magazine Analog, en 1963 et 1964 – est une œuvre encore jeune. Mais Jacobs, producteur de la saga de La Planète des singes, y croit et en achète donc les droits. L’ambition est grande : le producteur veut David Lean à la réalisation et Robert Bolt au scénario (Lawrence d’Arabie, Docteur Jivago). Mais le succès du premier volet de La Planète des singes entraîne la mise en route de quantité de suites (cinq films entre 1968 et 1973) et l’indisponibilité de Jacobs a raison de la patience de Lean, qui se retire du projet. Robert Bolt lui-même se voit remplacer par Rospo Pallenberg (Exorcist II: The Heretic, Excalibur), jusqu’en 1973, année du décès d’Arthur P. Jacobs, à 51 ans. Le tournage était prévu pour l’année suivante.

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Alejandro Jodorowsky

La plus célèbre version cinématographique de Dune ne vit jamais le jour. Tout ou presque a été dit sur « Alejandro Jodorowsky’s Dune », fantasme de près de quinze heures du réalisateur d’El Topo, qui souhaitait voir Orson Welles en Baron Harkonnen, Salvador Dali en Shaddam IV (pour 100 000 dollars de l’heure), Amanda Lear dans le rôle de la princesse Irulan, Mœbius et H. R. Giger aux dessins, Pink Floyd et Magma pour la bande originale… Un délire halluciné qui restera à l’état de projet et donnera naissance à un documentaire. Un documentaire racontant ce qui devait être, et ce qui fut malgré tout un peu, tant ce film, même sur le papier, en inspira d’autres (Alien, Star Wars…). 

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Ridley Scott

Alors qu’il apporte la touche finale à Alien, Ridley Scott se voit proposer de mettre en scène un film encore intitulé Danger Days, mettant en scène des robots dans une ville futuriste. Son premier réflexe est de refuser, il ne souhaite pas devenir un réalisateur de science-fiction et il a déjà été choisi par le producteur Dino De Laurentiis, détenteur des droits du livre depuis 1976, pour mettre en scène Dune. Le script est prêt, signé Rudy Wurlitzer, des décors sont construits… Mais sept mois après le début de la pré-production, Scott se retire, peu satisfait du scénario, mais surtout meurtri par le décès de son frère. Pas très loin de lui, le script de Danger Days traîne. Il deviendra Blade Runner. 

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Les fans


Le projet était sans nul doute voué à l’échec, mais la beauté réside avant tout dans le geste, l’envie. Nous sommes en 2007 et un groupe d’étudiants espagnols met en ligne un trailer de quatre minutes annonçant un fan film de Dune. Sans surprise aucune, la vidéo cartonne, est visionnée par le service juridique des représentants d’Herbert, et se voit retirée de YouTube. Il va sans dire que le film lui-même ne verra jamais le jour, malgré une pétition en ligne.

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Richard P. Rubinstein

Le producteur de Simetierre et de Dawn of the Dead a acquis les droits de Dune en 1996, et c’est d’abord vers la télévision qu’il se tourne. Bonne pioche : sa mini-série (2000) remporte deux Emmy Awards, et accouche même d’une suite trois ans plus tard. Mais Rubinstein voit plus grand. En 2008, il s’associe avec la Paramount pour produire un long-métrage. Peter Berg (Hancock, Le Royaume) est un temps aux manettes, avant d’être remplacé par Pierre Morel (Banlieue 13, Taken), preuve que ce projet n’allait de toute façon nulle part. 


Texte par Nico Prat


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