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Et pour commencer parlons un peu du générique de Seven

Qui ne se souvient pas de sa première fois ? Qui ne se souvient pas de la première fois qu’il a vu Seven ? Et qui ne se souvient pas de son générique ?
Et pour commencer parlons un peu du générique de Seven

Qui ne se souvient pas de sa première fois ? Qui ne se souvient pas de la première fois qu’il a vu Seven ? Et qui ne se souvient pas de son générique ?


Réalisé en 1995, Seven de David Fincher est arrivé sans prévenir, remportant un succès colossal pour un film aussi radical, tout comme son ouverture… Mis en forme par le désormais célèbre Kyle Cooper, le générique de Seven fait entrer son spectateur dès les premières secondes dans l’univers malade du tueur en série star du film. Des fragments, des vignettes, une main, des lames de rasoirs, des aiguilles… Le travail est minutieux, proche du rituel. Il est ici question de religion, de croire intimement en sa mission divine. John Doe, le tueur en série, est un artisan de Dieu (selon lui), il n’est que l’épée de son créateur. C’est bien pour cette raison que Kyle Cooper renvoie autant le spectateur à regarder en détail le papier, le métal, la peau, l’organique en somme. Kyle Cooper et David Fincher iront jusqu’à refuser le montage numérique, alors en vogue à Hollywood, optant pour un montage analogique traditionnel.


La séquence a souvent été comparée aux photographies de Joel-Peter Witkin et au cinéma expérimental de Stan Brakhage, ainsi qu’à l’adaptation de To Kill a Mockingbird (1963), où là aussi étaient utilisés des objets personnels pour décrire la psyché de l’un des principaux acteurs du film. Fincher avait initialement envisagé le réalisateur Mark Romanek pour cette séquence ; il avait déjà travaillé avec Trent Reznor sur le clip « Closer », et ils partageaient les mêmes sensibilités esthétiques. Mais Kyle Cooper, tombé amoureux du projet, réussit à convaincre David Fincher de réaliser le générique.


Les carnets ont été créés par les designers Clive Piercy et John Sabel, et ce sont eux-mêmes qui ont rempli les pages de textes et de dessins macabres. On leur doit donc tous les détails de cette séquence (Fincher et sa fameuse obsession du détail…). A ce jour, le générique de Seven reste l’une des références majeures du genre. Près de deux décennies plus tard, le style de la séquence ne cesse de raisonner dans le cinéma moderne. En 2011, la chaîne IFC rendait son classement des 50 meilleurs génériques de tous les temps, où Seven arrivait en 3ème position derrière A hard Day Night de Richard Lester et Vertigo de Saul Bass. Plus important, le New York Times écrit dans ses pages « Le générique du film Seven est l’une des innovations graphiques les plus importantes des années 90. »


Un classique.