Gremlins, Die Hard, Love Actually : c'est quoi un film de Noël ?
A l'occasion de la soirée Gremlins, dimanche soir sur Arte (et dont Rockyrama est partenaire), retour sur un grand classique du cinéma: le film de Noêl.A l'occasion de la soirée Gremlins, dimanche soir sur Arte (et dont Rockyrama est partenaire), retour sur un grand classique du cinéma: le film de Noël.
Le film de Noêl n’est pas nécessairement un genre en soi (Die Hard, Love Actually et Gremlins ne rentrent pas vraiment dans la même catégorie). Et pourtant, il existe certaines règles à respecter pour signer un bon film de Noël. Mais lesquelles ? Réponses.
Il faut tout d’abord, selon une logique à toute épreuve et qui ne saurait en aucun cas être contournée, que votre film de Noël se déroule à Noël, ou tout du moins durant la période des fêtes. Il n’est pas nécessaire qu’il neige (le premier Die Hard, film de Noël parfait, se déroule à Los Angeles), mais ces quelques jours qui annoncent les cadeaux sont ceux qui font une bonne histoire. Qu’il s’agisse d’un drame ou d’une comédie, les fêtes sont nécessairement porteuses de sentiments forts, envers une famille qu’on ne souhaite en aucun cas retrouver ou, à l’inverse, des proches qu’on ne voit pas assez. Noël, c’est seulement une fois par an. Le décor planté est donc nécessairement unique, et un peu magique. Dans Gremlins, tout débute avec le cadeau d’un père à son fils. Un mogwai.
La famille, justement, est un ressort nécessaire pour ne pas faire tourner la machine scénaristique à vide. Dans Die Hard (ou Piège de Cristal, encore une fois, rappelons-le, le meilleur film de Noël du monde), John McClane se rend en Californie, loin de sa zone de confort, pour tenter de recoller les morceaux avec sa femme, Holly Gennero. Les choses sont de toute évidence compliquées, nous ne connaissons pas toute l’histoire, mais une chose est certaine: dans son combat contre les terroristes, Holly est le moteur de McClane. Sans elle, il n’est qu’un flic en perdition. Grâce à elle (et à son sens de l’humour, certes), on s’attache au héros. La famille devient un moteur bien plus puissant que la simple survie, ou la vengeance.
Ajoutons également que là où Die Hard, au même titre que L’Arme Fatale ou Iron Man 3, fonctionne, c’est aussi dans sa violence (certes toute contenue dans l’univers Marvel): faire couler le sang à Noël relève autant d’une bonne idée visuelle (le rouge et le blanc) que scénaristique, ajoutant au désespoir d’un héros qui ne demandait pas ça. Violence toujours: celle des héros du Père Noêl Est Une Ordure, de toute évidence bien décidés à dégueulasser les traditions. Car un film de Noêl n’est jamais réussi quand tout se passe comme prévu. La preuve avec également Batman Returns.
Un bon film de Noël, c’est aussi, et il est très important de s’en souvenir, un film qui grandit en même temps que nous. Chaque année, à la même époque, des milliers de personnes regardent, encore, et encore, et encore, Maman J’ai Raté l’Avion. Ou La Vie Est Belle. Pourquoi pas Bad Santa aussi (même si cette option reste sans aucun doute plus rare). Il est donc important, et même nécessaire, de dater le film avec des références pop qui sauront immédiatement, des années plus tard, dater l’image dans les consciences. Les pizzas, les magazine Playboy, la déco de la chambre de Kevin McCallister, et même le frimousse enfantine de Macaulay Culkin, lui-même une référence pop, suffisent à renvoyer le spectateurs en 1990, année de sortie du premier Home Alone. Et même si non, tout n’était pas mieux avant, une fois par an, on s’autorise à le penser. Il est d’ailleurs intéressant de constater que Love Actually, sorti en 2003, est plein à craquer de références de la décennie précédente (Titanic et All I Want For Christmas Is You de Mariah Carey). Laissons du temps au temps, mais près de quinze ans plus tard, le film de Richard Curtis n’a pas le culte qu’il mérite, ceci expliquant peut-être cela.
Enfin, il est à noter qu’il est également possible de n’en avoir rien à foutre de rien, et de réaliser Père Noël Origins, vrai film finlando-franco-norvégio-suédois de 2010 dans lequel le Père Noël est une créature diabolique revenue pour tuer les petits enfants. Le titre est génial, et méritait donc sa mention ici.
Nico Prat