Maniac Cop 2 : une suite supérieure en tous points

Fin de Maniac Cop (1988) : au volant de son fourgon, le policier vengeur Matt Cordell (Robert Z’dar) se fait empaler par un mât avant de sombrer vers la berge du fleuve. Pour Shapiro-Glickenhaus, pourvoyeurs de nombreuses séries B horrifico-comiques (Frankenhooker, Basket Case 2 & 3), le hit Maniac Cop appelle logiquement une suite.

Par Fabien Mauro.

Article paru initialement dans le hors-série Video Pizza, toujours disponible sur notre shop !

William Lustig reprend sa caméra, tandis que Larry Cohen, grand manitou du high concept économique, reprend sa plume. Matt Cordell revient donc, plus impitoyable que jamais. Cette fois, il abat coupables et innocents, allant jusqu’à neutraliser les deux protagonistes du précédent opus (Bruce Campbell et Laurene Landon). L’inspecteur Sean McKinney (Robert Davi) et Susan Riley (Claudia Christian) se lancent à la poursuite de Cordell. Ce dernier est recueilli par Turkell (Leo Rossi), un serial killer hirsute amateur de strip-teaseuses.

Si Maniac Cop est considéré comme culte parmi les aficionados de psychokiller movies, la suite lui est supérieure en tous points. Maniac Cop 2 se déroule quelques jours avant Noël (merci L’Arme Fatale et Piège de Cristal) et Lustig filme une Grosse Pomme nocturne, humide et sale, renouant directement avec l’esthétique putride de Maniac. Turkell est l’héritier spirituel du Frank Zito incarné dix ans plus tôt par Joe Spinell. Lorsque qu’il héberge le monolithique Cordell dans son antre poisseux éclairé au néon rouge, Lustig cite Le Fils de Frankenstein (Rowland V. Lee, 1939) en recréant la dynamique entre le sournois Ygor (Bela Lugosi) et le monstre (Boris Karloff). Ce rôle mémorable permet à Leo Rossi de retrouver le cinéma sanglant, neuf ans après son rôle d’infirmier chaud lapin dans Halloween II. Coiffé d’un fédora et vêtu d’un imper noir, Robert Davi fait un enquêteur hard boiled charismatique.

Maniac Cop 2 permet au coordinateur des cascades Spiro Razatos d’enchaîner les performances anthologiques. L’influence du cinéma hongkongais est évidente, notamment lorsque Cordell projette un agent « câblé » sur les open spaces du commissariat. Les références hongkongaises se confirment lors d’une impressionnante virée automobile où Claudia Christian est menottée au volant d’une voiture lancée à toute allure. « Vous souvenez de Police Story de Jackie Chan ? Au début du film, la police mène un raid sur le bidonville. Les voitures traversent les maisons. À un moment, une femme est menottée, puis attachée à une voiture. J’étais persuadé que cette voiture allait dévaler la colline. Mais au final, elle reste plantée là, liée au véhicule. Et je me suis dit : ok, je vais concrétiser ce que je n’ai pas vu dans Police Story ! » Comptant parmi les meilleurs films de Lustig, Maniac Cop 2 est l’incarnation parfaite d’un cinéma d’exploitation véloce, viscéral, en plus d’être détenteur du meilleur slogan de l’histoire du septième art : « Vous avez le droit de garder le silence… pour toujours ! »