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15 jours à la maison, 15 films : The Blob

La vie est ainsi faite : nous devons toutes et tous, pour la sécurité de chacun, rester à la maison pendant quinze jours, au moins. Quinze jours, quinze films, à voir ou à revoir.
15 jours à la maison, 15 films : The Blob

The Blob (1988 - Chuck Russell)


Extérieur 1 : États-Unis, petite ville tranquille, ciel dégagé.


Une configuration vue mille fois, mais qui reste une base solide pour tout film de monstres au budget limité. Sachez toutefois que Le Blob en est ici à sa troisième itération, après la version de 1958 (starring Steve McQueen) et celle, beaucoup moins sérieuse, de 1972.


Si le cinéma a brassé toutes les créatures de l'univers afin de les confronter aux humains, dans un bon paquet de films à la qualité très variable, il faut reconnaître que ce Blob est de très loin la créature la plus originale. Cette déclinaison de 1988 reste celle qui met le mieux en valeur sa dangerosité et son potentiel destructeur, et c'est presque la moitié du budget total du film qui sera dédié aux effets spéciaux. Pas de quadrupède à fourrure surboosté ici, pas de mutant aquatique ni d'extra-terrestre anthropomorphe à la gueule béante. Le Blob, c'est à la fois la simplicité et l'indescriptible. Une espèce de glaire gélatineuse et rosâtre qui va accroître sa masse au fur et à mesure qu'il bâfre les habitants de cette modeste agglomération. À peine plus gros qu'un melon lors de son arrivée sur terre en météorite, il va immédiatement dévoiler sa voracité extrême en bectant la main du sympathique clochard local, qui va souffrir le martyre avant de finalement se faire réduire de moitié. La machine est lancée, et le Blob devenant plus gros à chaque ingestion, on frissonne à l'idée de ce qui adviendra si ce monstre arrive à se goinfrer de toute la ville. Heureusement, parmi les clichés du coin, on peut compter sur Meg, la pom-pom girl bien élevée (et donc forcément vierge) ainsi que sur Brian Flagg (Kevin Dillon, frère de Matt), le bad boy de service qui passe son temps entre le commissariat et sa moto capricieuse.

Socialement opposés, les deux teenagers vont, bon gré mal gré, s'unir pour combattre ce fléau grandissant qui pourrait bien, à terme, menacer la terre entière. Beaucoup d'ambition, et surtout un réel casse-tête logistique pour arriver à mettre en scène cette gélatine à la forme incertaine pouvant se déplacer à la vitesse d'un cheval au galop. Défi plus que brillamment relevé par Chuck Russell et son équipe, qui nous offrent des scènes à l'inventivité rare et au gore décomplexé. À l'aide de différentes techniques, comme le fameux stop-motion propre à Ray Harryhausen, le Blob peut ainsi multiplier les actions rocambolesques où hommes, femmes et enfants se font digérer sans distinction. Faire passer un cuistot tout entier dans un évier, boulotter une bimbo de l'intérieur... Farceur, le monstre développe un certain sens du théâtral qui sera poussé à son paroxysme lorsqu'il décide de débarquer en pleine séance de cinéma. Du grand art. Co-écrit par Frank Darabont, spécialiste des adaptations de Stephen King à l'écran, Le Blob bénéficie d'une réalisation soignée, d'un rythme sans temps mort et surtout d'un monstre hors normes, ce qui en fait un membre éminent des meilleures bandes horrifiques des années 80/90.


Julien Mazzoni


Article initialement paru dans le HS Rockyrama Videoclub disponible ICI.

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