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Christopher Reeve, le Superman éternel : Rencontre avec le réalisateur Philippe Guedj

Philippe Guedj nous fait l’honneur de partager les secrets de fabrication de ce documentaire héroïque à plus d’un titre…
Christopher Reeve, le Superman éternel : Rencontre avec le réalisateur Philippe Guedj

Maître de la pop-culture chez Le Point Pop et perfusé aux comics depuis l’enfance, le journaliste Philippe Guedj a cosigné avec son comparse Philippe Roure deux documentaires essentiels, Marvel Renaissance (2014) et Marvel Univers (2015), consacrés à l’histoire et l’expansion de la « Maison aux Idées ». Aujourd’hui, le tandem revient avec Christopher Reeve, le Superman éternel, qui rassemble plusieurs intervenants prestigieux autour du mythique et tragique interprète du dernier fils de Krypton. Après une projection en septembre dernier au festival Cultissime d’Angers, le film est diffusé sur TCM Cinéma ce vendredi 25 octobre dans le cadre d’une programmation dédiée à Christopher Reeve. À cette occasion, Philippe Guedj nous fait l’honneur de partager les secrets de fabrication de ce documentaire héroïque à plus d’un titre…


Entretien réalisé par Fabien Mauro.


Fabien Mauro : Philippe, pouvez-vous revenir aux origines de votre film ?


Philippe Guedj : C’était une idée personnelle. En février 2004, j’avais pu interviewer Christopher Reeve chez lui à Bedford dans l'État de New-York. Cet entretien avait été produit dans le cadre du festival Jules Verne Aventures, qui sollicitait chaque année de grandes personnalités hollywoodiennes en lien avec les valeurs de l’événement. La direction avait déjà un réalisateur, en l’occurrence Michel Viotte. Mais ils avaient besoin d’un journaliste pour faire cette interview et j’ai été contacté par Olivier Jalabert, à l’époque manager de la boutique Album Comics à Paris. Christopher Reeve avait déjà donné son accord et nous sommes partis à quatre à sa rencontre. Nous sommes repartis avec un peu plus d’une heure de rushes, qui n’a jamais vraiment été exploitée. Seule une faible portion avait été projetée lors du festival. Fort heureusement, j’avais pu numériser l’entretien sur DVD. Cette précieuse archive prenait la poussière et il était dommage selon moi de ne pas lui donner une seconde vie. Vers 2020, j’en suis arrivé à la conclusion de produire un documentaire sur Reeve et d’utiliser cette fameuse interview. Les aléas de la vie et le COVID ont fait que le projet a tardé à s’enclencher. En 2022, TCM Cinéma en France me fait part de son intérêt pour le projet et se propose d’en être le diffuseur. Cela m’a permis de me lancer dans l’aventure et j’ai donc appelé mon ami Philippe Roure, avec qui j’avais fait Marvel Renaissance et Marvel Univers, pour lancer la machine. Notre idée directrice était de s’inspirer du générique d’Amicalement Vôtre et d’organiser la rencontre entre Christopher Reeve et Superman. À l’instar de Danny Wilde et Brett Sinclair, le concept était d’illustrer la collision de deux destins qui n’auraient jamais dû se croiser. Et bien sûr, cette rencontre allait bouleverser l’acteur, le personnage mais aussi nos vies culturelles à tout jamais. C’est avec le générique de cette série en tête que j’ai commencé à travailler sur le pitch de notre film. Petit flash-back : j’ai vu le Superman (Richard Donner, 1978) en 1979 à l’âge de 7 ans. J’étais plutôt lecteur de Marvel via Strange publié chez Lug. Mais le film m’a foudroyé et, 25 ans plus tard, la rencontre avec Christopher Reeve a eu un impact émotionnel tout aussi dévastateur. Cela m’a donc donné l’impulsion de réaliser ce documentaire et de le consacrer à Christopher Reeve…


F.M. : Christopher Reeve, le Superman éternel arrive pour les vingt ans de la disparition de Christopher Reeve, mais aussi quelques mois après le quarante-cinquième anniversaire du film de Richard Donner.


P.G. : Il y a effectivement une étrange coïncidence au niveau des dates. Christopher Reeve est né en 1952, quelques semaines après le début de diffusion de la série The Adventures of Superman (1952-1958) avec George Reeves. De même que 2023 marquait les 85 ans de la publication officielle de Superman dans Action Comics, ainsi que les 45 ans du long-métrage Superman (Richard Donner, 1978). Et enfin, 2024 marque les 20 ans de la disparition de Christopher Reeve. Et bien sûr, nous avons été précédés par les réalisateurs Ian Bonhôte et Peter Ettedgui, qui ont mis en scène le documentaire Super/Man : L’histoire de Christopher Reeve, sorti en salles le 9 octobre dernier. 


F.M. : D’ailleurs, Super/Man : L’histoire de Christopher Reeve insiste surtout sur sa vie de famille et son combat contre le handicap. Pourtant, à travers votre interview de 2004, votre film nous présente un homme positif, espiègle et plein d’humour.


P.G. : Effectivement, nous avons été émus par sa force, sa résilience et son humour noir. Il nous disait : « Je me suis ruiné le dos sur Superman pour tourner les scènes de vol câblées. Et 20 ans après, je ne m’imaginais pas terminer le travail et me rompre le cou une bonne fois pour toutes. ». Cette touche d’humour noir nous a particulièrement émus. Je me souviens d’un Christopher Reeve solaire, sous son meilleur jour. Peut-être s’est-il effondré après notre départ, nous ne le saurons jamais. Mais, sous la caméra de Michel Viotte, il était, comme on dit, un « excellent client ». Il rebondissait sur les questions, partageait ses anecdotes. Et enfin, il y avait ce sourire et la force de son regard qui m’ont fait totalement oublier le fait que j’avais en face de moi un homme tétraplégique. Et cela tranche effectivement avec d’autres archives où il a l’air plus grave, voire éteint. Quand nous l’avons rencontré, il avait beaucoup progressé dans ses soins. Il était fier de pouvoir bouger son index, ce qui était le fruit d’une discipline de fer et d’un travail acharné sur lui-même. La nouvelle de son décès quelques mois plus tard nous a d’autant plus ébranlés. Il faut savoir qu’il est décédé des suites d’un accident qui a déclenché une septicémie. Mais je garde cette image d’un homme adorable et accueillant. Et pour être franc, j’ai interviewé des personnes en parfaite santé qui étaient loin d’être aussi aimables en interview.


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F.M. : Comment s’organise le travail entre Philippe Roure et vous ?


P.G. : Venant de la presse écrite, je me focalise davantage sur l’écriture et les intentions de réalisation. Philippe est un technicien chevronné. Il est graphiste de formation et il a plus de films que moi à son actif, notamment Marvel 14 : Les super-héros contre la censure (2012) qui m’incita à me rapprocher de lui pour faire Marvel Renaissance et Marvel Univers. Nous nous complétons harmonieusement. Concernant l’écriture de la voix-off de Pierre Arditi, Philippe a également proposé ses idées, qui ont ensuite été incluses dans le texte final. Quand nous avons tourné à New York et Los Angeles, il a soumis des suggestions à notre directrice de la photographie Prune Brenguier. Concernant le montage, Philippe possède une bien meilleure mémoire que moi en ce qui concerne les images tournées. Philippe est une personne très organisée alors que j’ai tendance à m’éparpiller (rires).


F.M. : Votre film nous fait ressentir l’énergie particulière de New York, que vous sublimez à travers des prises de vue époustouflantes.


P.G. : Quand bien même New York est rebaptisée Metropolis dans l’univers de Superman, il est évident qu’il s’agissait de la Grande Pomme dans les esprits de Jerry Siegel et Joe Shuster. Nous sommes aussi allés tourner des plans dans la campagne californienne car nous avons songé à proposer une dichotomie entre l’univers de Smallville et celui de Metropolis. Finalement, nous avons abandonné ces plans pour nous concentrer sur une grammaire urbaine. De fait, New York devait être magnifiée tout en évoquant Metropolis autant que possible. Il est commun de filmer la skyline de Manhattan depuis Brooklyn. Mais nous avons choisi de tourner à Hoboken dans le New Jersey, du côté de l’Hudson River. C’est un emplacement assez inhabituel car il offre une perspective sur la ville qui évoque plutôt le Metropolis (1927) de Fritz Lang. Nous avons souhaité magnifier la ville en tournant durant les « Magic Hours » de l’aurore et du crépuscule pour illustrer certains passages de notre narration. Enfin, nous voulions faire planer les âmes de Clark Kent et de Christopher Reeve au-dessus de nos têtes par l’évocation onirique et poétique du survol, du flottement. Nous voulions éviter les prises de vue en caméra à l’épaule. Nous avions pris le téléphérique se rendant sur Roosevelt Island, que l’on peut voir dans Les Faucons de la nuit (Bruce Malmuth, 1981). Nous avions fait des plans dans la cabine mais ça ne fonctionnait pas à cause des reflets dans les vitres. Prune utilisait essentiellement le Ronin-SC pour tourner les plans de déambulation de notre silhouette silencieuse, incarnée par l’acteur Tony Wolf. Nous voulions donc une New York élégante, en apesanteur, aux frontières de la poésie et de l'onirisme via l’ajout de cette traînée dans le ciel qui évoque aussi la formule consacrée « It’s a bird… It’s a Plane…It’s Superman ! ». Cette traînée est observée avec espoir et mélancolie par les trois premiers intervenants du film, à savoir Mark Waid (scénariste de « Kingdom Come »), Mark Millar (scénariste de « Superman : Red Son ») et Jim Bowers (fondateur de CapedWonder Superman Imagery). J’ignore s’il s’agit d’une véritable belle idée ou d’une afféterie esthétique mais, dans tous les cas, c’est visuellement très payant. Quand nous regardons ainsi le ciel, nous sommes bouleversés par Superman, ses valeurs, celles de Christopher Reeve. Et cette métaphore visuelle s’est imposée très vite, comme une évidence. Et n’oublions pas que la fascination que nous avons pour Superman provient de ce fantasme inaccessible de voler. Quand je me rendais à New York, je levais la tête vers les gratte-ciels car j’espérais que Spider-Man, mon héros d’enfance, allait surgir pour se balancer de toit en toit.


F.M. : Dans votre film, nous en apprenons davantage sur la situation de DC Comics lors de la production du premier Superman grâce à la participation de Jenette Khan et Paul Levitz, qui se sont succédé à la présidence de la célèbre maison d’édition.


P.G. : Nous tenions à avoir Jenette Khan et Paul Levitz car ils étaient dans les locaux de DC Comics en 1978-1979. Jenette Khan y était éditrice. Paul Levitz nous fait comprendre que, à la fin des années 70, l’industrie des comics était dans un très mauvais cycle. C’était surtout le cas de DC Comics. La compagnie allait déjà assez mal et l’hypothétique échec de Superman n’aurait rien arrangé à la situation. Quand le film sort, nous sommes à la fin du « Bronze Age » du comics, donc dans une période de creux du médium, notamment pour le personnage de Superman, qui est certes considéré comme un trésor national, mais pourtant poussiéreux dans l’Amérique en crise des années 70. Superman incarnait un patriotisme exacerbé qui n’avait aucune résonance pour la jeunesse américaine d’alors. Et pourtant le film a fonctionné car il était positif, spectaculaire, fait avec amour et respect pour l’icône.  


F.M. : Mais cette icône américaine a été ressuscitée par des éminences grises européennes.


P.G. : C’est vrai. Alexander et Ilya Salkind ne sont pas américains. Ils étaient d’ailleurs basés à Paris quand Ilya Salkind a eu l’idée d’adapter Superman sur grand écran. Et, bien sûr, le film a été conçu en Angleterre, d’abord aux studios Shepperton, puis à Pinewood près de Londres avec les meilleurs techniciens britanniques d’alors, dont le chef opérateur Geoffrey Unsworth ou le réalisateur de seconde équipe Peter MacDonald, qui intervient dans notre film. Mais c’est vrai que Superman doit beaucoup de sa qualité et de son ampleur à des personnalités du Vieux Continent. 


F.M. : Vous présentez aussi la loyauté de certains fans incontournables, tel Jim Bowers, mais aussi Mark Millar, qui livre une anecdote pour le moins surprenante autour du chat Frisky (Nous laisserons les spectateurs la découvrir).


P.G. : Nous avons dû couper une séquence avec Mark Millar. Selon lui, Superman IV (Sidney J. Furie, 1987) est un moins mauvais film que Superman III (Richard Lester, 1983). Il considère que le quatrième opus possède des intentions scénaristiques beaucoup plus louables que le troisième. En réalité, le film de Sidney J. Furie a été victime d’un sous-financement de la part de Cannon et ce n’était pas prévu. Mais quand on voit Superman III, on constate qu’ils ont réalisé un mauvais film techniquement impeccable. Jim Bowers fut décisif pour la mise sur pied de notre documentaire. Quand on visite les États-Unis, on se rend compte que les Américains adorent sacraliser ou muséifier certaines icônes de la pop-culture. Jim Bowers se place dans la droite lignée des organisateurs de la Superman Celebration, qui se tient dans la ville de Metropolis dans l’Illinois. Cette ville existe vraiment et elle héberge le Super Museum, qui serait le plus grand musée au monde dédié à Superman. Tout comme Mark Waid ou Mark Millar, la passion de Jim est certes dirigée vers Superman, mais elle cible surtout les films avec Christopher Reeve. Encore une fois, il y a quelque chose dans son interprétation, surtout dans Superman et Superman II (Richard Lester, Richard Donner, 1980) qui touche directement ces hommes. Ils approchent la soixantaine et font preuve d’une grande gratitude envers ce film de 1978, qui semble avoir guidé leurs itinéraires de vie et leurs choix professionnels. Peu de films impactent autant des individus de la sorte. Et par ricochet, leur passion s’étend naturellement à Superman III et Superman IV. Mais ce n’est pas un fétichisme matériel. C’est une passion mue par une ligne directrice émotionnelle que ces films portent et nourrissent, avec bien entendu le premier Superman de 1978 en navire amiral. Ce film est sorti au terme d’une décennie très difficile pour les États-Unis et proposait ce personnage altruiste, désireux d’aider son prochain. Et l’histoire se répète actuellement. Nous traversons une période très chargée, ponctuée de nombreuses crises multidirectionnelles. Et nous avons besoin d’œuvres et de films qui donnent envie de croire dans la nature positive de l’être humain. Je pense que Jim Bowers ou Mark Millar vont placer de nombreux espoirs dans le futur Superman de James Gunn et j’espère qu’ils ne seront pas déçus. Et nous non plus.

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F.M. : Avez-vous dû supprimer des intervenants au montage ?


P.G. : Oui, et ce fut un crève-cœur. À commencer par Jerry Schatzberg, qui avait tourné La Rue (1987) avec Christopher Reeve. Et malheureusement, nous avons dû également couper Sarah Douglas, qui incarne Ursa dans Superman et Superman II. Et ce fut vraiment difficile en ce qui la concerne car c’est une femme épatante, qui a été adorable avec nous durant le tournage. Mais, en salle de montage, nous nous sommes rendus compte que ses propos les plus forts étaient annexes pour nous, surtout avec la contrainte de réaliser un film de soixante minutes. Elle évoquait essentiellement les difficultés de tournage qu’elle avait rencontrées sur Superman II. Elle évoquait aussi sa relation professionnelle visiblement compliquée avec Christopher Reeve et qui a fini par évoluer lorsqu’il a eu son accident. C’était un entretien très émouvant mais nous n’avions plus de place pour ces thèmes dans la structure narrative du film.


F.M. : Comment s’est déroulée la collaboration avec Pierre Arditi, narrateur de votre film ?


P.G. : Nous avons contacté son agente et il a accepté de me rencontrer. Nous nous sommes tout simplement rencontrés dans un café à Paris une semaine avant notre tournage. Nous avons passé deux heures géniales à évoquer ses souvenirs, notamment les années où il faisait des doublages pour arrondir ses fins de mois. Il voulait participer à notre documentaire à condition de le voir d’abord. Il a beaucoup apprécié le film, qui lui a parlé à de nombreux niveaux. En tant que comédien, il s’est beaucoup retrouvé dans les problèmes que Christopher Reeve avait dû affronter, notamment les étiquettes qu’on vous colle, les films qu’on veut faire mais qu’on ne peut pas car la profession vous met dans des cases. C’était fantastique de voir Pierre Arditi enregistrer sa voix en lisant notre texte. Et on se disait que cela ajouterait une émotion supplémentaire pour les personnes ayant découvert les trois premiers Superman en version française avec sa voix. Bien entendu, Pierre Arditi fête ses 80 ans cette année et il a été le premier à souligner que sa voix n’était plus la même qu’à l’époque. Mais n’empêche, son timbre reste unique et reconnaissable. Et ça faisait sens de lui demander, à ce stade de sa vie, d’être le narrateur d’un documentaire sur un film qui a marqué ses premières années en tant que comédien. C’est une boucle qui se boucle et cela confère une couche émotionnelle supplémentaire au film à laquelle on tenait beaucoup. 


F.M. : Comment voyez-vous la carrière de ce film ?


P.G. : Je souhaite que Christopher Reeve, le Superman éternel trouve une existence après sa diffusion sur TCM Cinéma, qui fut un incroyable soutien pour nous. Je pense que ce film peut toucher les gens, fans ou non de Superman. J’ai parlé de ma relation avec Philippe Roure, mais je veux aussi saluer le travail extraordinaire de Prune Brenguier (Directrice de la photographie), Antoine Kerninon (Monteur), Grégoire Terrier (compositeur), Loren Baux-Richardot (Productrice). Je remercie aussi les équipes de CPB Films, ainsi que Mathilde Delacroix (Etalonneuse/coloriste) et Bruno Lagoarde Segot (Montage son et mixage). Grâce à ces personnes, Philippe et moi avons pu proposer notre film le plus abouti. Christopher Reeve : Le Superman éternel correspond pleinement à l’idée que j’en avais, une histoire digne qui décolle émotionnellement tout en rendant hommage à ce héros qui a marqué mon enfance. J’ai l’impression que la boucle est bouclée pour moi aussi. Et j’espère que la trainée rouge que l’on voit dans le film continuera son voyage vers d’autres festivals, peut-être aux États-Unis, pour s’imprégner dans l’imaginaire des spectateurs…


Un grand merci à Philippe Guedj, Philippe Roure.


Remerciements Valérie Leroy, Clara Dourdet (Warner Bros. Discovery).