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Hommage : René Chateau Vidéo en dix films méconnus (ou pas connus du tout)

Nous apprenions hier la disparition de ce grand amoureux de cinéma, qui, dans l’ombre, consacra toute sa vie à « donner à voir ».
Hommage : René Chateau Vidéo en dix films méconnus (ou pas connus du tout)

La simple évocation du nom René Chateau suffit à faire jaillir en nous bien des souvenirs. Nous apprenions hier la disparition de ce grand amoureux de cinéma, qui, dans l’ombre, consacra toute sa vie à « donner à voir ». De Bruce Lee à Leatherface, jusqu’au Maniac de William Lustig. Des VHS par centaines, et à partir de 1999, une vaste campagne de réédition en DVD, parmi lesquels Le Samouraï, Le Deuxième Souffle, L'Aîné des Ferchaux, La Traversée de Paris, Le Salaire de la peur… Mais derrière les grands classiques, bon nombre de curiosités, pépites ou bizarreries, sont disponibles et valent réellement le coup d'œil. La preuve par dix. 


Par Nico Prat.

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Baccara, Yves Mirande, 1935

En raison de la faillite proche de son banquier d’amant, une femme fatale d'origine étrangère (la cantatrice et comédienne Marcelle Chantal) craint d'être expulsée du pays. Pour obtenir la nationalité française, elle doit impérativement faire un mariage blanc. Ce sera avec le grand Jules Berry, ici interprète d’un beau parleur désargenté, usant des mots pour enchanter tant la femme vénale que le spectateur. 

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Le Comte Obligado, Léon Mathot, 1939

George Milton chante, George Milton danse, George Milton est ici à la fête, interprétant un valet d’ascenseur (social) devenant du jour au lendemain héritier d’une somme d’argent qu’il décide de dépenser en trois jours et pas un de plus, goûtant ainsi à la vie des autres. Une comédie réjouissante, fable sociale aux allures d’opérette. 

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Le Dessous des Cartes, André Cayatte, 1947

Si jeune, si beau, Serge Reggiani est Manuel Ambrozini, dit Manu, un jeune contrebandier aidant un escroc en col blanc à passer la frontière par les montagnes, et qui se retrouve malgré lui pris dans une sombre affaire de meurtre et de chantage. Neuvième film d’André Cayatte, Le Dessous des Cartes ne rencontra aucun succès. Dommage, il est pourtant tendre et prenant.

Le Bal des Pompiers, André Berthomieu, 1949

Point de bal, ni de pompiers, mais une citation : « Au bal des pompiers, ce sont toujours les mêmes qui dansent. » Ici, alors que la guerre touche à sa fin, une famille poursuit son bout de chemin, côtoyant la mort et la vie, l’amour tombé au front et celui qu’on finit par retrouver. Un tendre moment de poésie, avec Claude Dauphin dans pas moins de trois rôles : Camille, Olivier et Henri Grégeois, trois membres d’une même famille.

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Dernier amour, Jean Stelli, 1949

Il s’agit là du tout premier film de Jeanne Moreau, et à ce titre, Dernier amour, du réalisateur et journaliste français Jean Stelli, est un morceau d’histoire. Celle d’une femme qui aime un homme, puis un autre, avant d’être rattrapée par le passé et la jalousie. Le premier rôle est ici tenu par Annabella, célèbre Violine Fleuri du Napoléon d’Abel Gance, tandis que le scénario est signé Françoise Giroud. Bref, un sacré casting !

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Les Impures, Pierre Chevalier, 1954

Pour l’anecdote, la costumière de ce film n’était autre que Paulette Coquatrix, femme du célèbre Bruno, directeur général de l'Olympia. Pierre Chevalier, assistant-réalisateur de Marcel Carné, de Henri Verneuil ou encore de René Clément, signe ici son premier long-métrage. Dans les années soixante-dix, il se tournera surtout vers la production d’œuvres érotiques, aux titres aussi subtils que Viol, La Grande Peur (sous le nom de Peter Knight, subtil également). Reste cette curiosité, une histoire d’amour sur fond d’esclavage moderne.

La Corde raide, Jean-Charles Dudrumet, 1959

La musique de Maurice Jarre, la classe de François Perrier, l’inimitable voix d’Annie Girardot. La Corde raide, thriller conjugal tordu et malin, est le premier film du réalisateur Jean-Charles Dudrumet, qui n’en réalisera que quatre jusqu’en 1965, avant de revenir aux affaires en 1992 pour le scénario des Cœurs brûlés. Oui, la saga de l’été de TF1. 

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Tous peuvent me tuer, Henri Decoin, 1957

Réalisateur de pas moins de cinquante films en trente années, Henri Decoin est certes l’homme derrière Razzia sur la chnouf, mais aussi, deux ans plus tard, de Tous peuvent me tuer (l’un de ses quatre films sortis cette année-là). Le pitch est sobre et génial : cinq malfrats se font volontairement emprisonner pour une petite bavure, masquant ainsi leur participation à un braquage plus ambitieux. Dehors, les bijoux attendent. Mais dedans, les truands meurent un par un. Diabolique.

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Police judiciaire, Maurice de Canonge, 1958

Dans les locaux de la Police judiciaire, les inspecteurs travaillent sur différentes affaires, interrogent les témoins, cuisinent les suspects, échangent leurs informations... Rien de plus, mais rien de moins. Le film de Maurice de Canonge, son avant-dernier en tant que réalisateur (il fut aussi acteur, entre autres devant la caméra de Romain Gary pour Police Magnum), est avant tout un témoignage précieux des techniques et de la méthodologie de l’époque. Presque un documentaire, donc. Passionnant. 

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Le Fils du Capitaine Blood, Tulio Demicheli, 1962

Sean Flynn, fils du célèbre Erroll, interprète ici le fils d’un personnage joué auparavant par son père, le capitaine Blood du titre. Qu’on ne s’y trompe pas : le film est mauvais, et le jeune Sean, tout juste majeur, n’est guère à son aise. Mais ici débute la vie publique de l’homme qui deviendra par la suite aventurier, chasseur de tigres au Pakistan, guide de safari en Tanzanie, photographe pour Paris Match au Vietnam, où il disparaît en 1970.