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Il était une fois Natalie Wood

Actuellement disponible sur OCS, le nouveau documentaire de Laurent Bouzereau renoue le lien entre l’actrice Natalie Wood et un public qui l’a trop vite oubliée.
Il était une fois Natalie Wood

Actuellement disponible sur OCS, le nouveau documentaire de Laurent Bouzereau renoue le lien entre l’actrice Natalie Wood et un public qui l’a trop vite oubliée. À la fois intimiste dans sa démarche et précieux pour les archives dont il est fait, Natalie Wood, What Remains Behind nous fait replonger dans un Hollywood qui semble disparu.

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Réputé pour être passé maître dans l’art de révéler au grand public les coulisses de nos films préférés, et en particulier ceux de Steven Spielberg, c’est l’histoire d’une autre figure du cinéma que Laurent Bouzereau dépeint dans son tout dernier film Natalie Wood : What Remains Behind. Le nom de l’actrice ne vous évoque peut-être pas grand-chose ; et pourtant, pour avoir incarné Debbie Edwards dans La Prisonnière du désert, Maria dans West Side Story, ou encore Judy dans La Fureur de vivre, elle est une icône immanquable du Hollywood des années cinquante et soixante.


Si remettre à jour ce nom dans les mémoires cinéphiles est l’un des moteurs du documentaire, ce n’est cependant pas l’angle qui le prédomine. À vrai dire, les mentions faites des succès de l’actrice sont discrètes, ceux-ci étant uniquement évoqués pour servir de trame de fond. Indéniablement, une fois encore, ce qui intéresse Laurent Bouzereau est ce qui se cache derrière la façade hollywoodienne, si bien que le « what remains behind » peut s’entendre de deux façons : ce qu’il reste de l’actrice en-dehors des plateaux de cinéma, c’est-à-dire son intimité, et ce qu’il reste de l’actrice après sa disparition, c’est-à-dire les souvenirs. Intimité et souvenirs, deux aspects complémentaires lorsqu’il s’agit de dépeindre un portrait, auxquels il faut savoir ajouter une certaine sensibilité.


Parce qu’en revenant sur l’histoire de Natalie Wood, Laurent Bouzereau accepte de se confronter à une tragédie, celle de son décès prématuré, alors qu’elle n’a que 43 ans. Le sujet est fragile, et a même été polémique. C’est là que tout le savoir-faire (et le parti pris) de Bouzereau se ressent le mieux. Si ce n’est la réunion familiale qu’il provoque en réunissant devant la caméra les filles de l’actrice et le père de chacune, Robert Wagner et Richard Gregson, la force du documentaire tient aussi dans l’utilisation qui est faite des archives. On pense en particulier à cet article écrit par Natalie Wood mais jamais publié qui autorise le cinéaste à faire entendre aux spectateurs les confidences de l’actrice à la première personne. La tendresse de Bouzereau pour ce personnage est évidente. En résulte un portrait humain et sensible, que seule une trop grande compassion pour les intervenants vient ternir.


Article de Romain Fravalo.
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