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Les Derniers Jours de Marlon Brando : la disparition

Les derniers jours de Marlon Brando, paru chez Stock, est bien plus que le récit de l'ultime souffle de vie de la légende du cinéma.
Les Derniers Jours de Marlon Brando : la disparition

Les derniers jours de Marlon Brando, paru chez Stock, est bien plus que le récit de l'ultime souffle de vie de la légende du cinéma.


En fait, Samuel Blumenfeld (rappelons le, l'un des meilleurs journalistes français de cinéma), ne s'attarde que peu sur le parcours de Brando, sur son accession à la gloire, sur ses déboires familiaux, sur sa filmographie ou ses célèbres amitiés. Bien sûr, on croise ici Christian Brando, Cheyenne, Michael Jackson ou encore Elia Kazan. Mais Blumenfeld ne livre un récit qui n'a de fil rouge que l'envie de Brando, au début des années 2000 et donc au seuil de sa vie, d'entretenir ou non une conversation, d'accueillir, ou pas, au sein de sa forteresse de moins en moins imprenable, un journaliste. Un tramway nommé Désir, Sur les quais, Le Parrain, ne sont ici que des souvenirs, parfois des regrets.



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Au travers du lent déclin physique, moral, et cinématographique dont Samuel Blumenfeld est partiellement le témoin, ce sont donc Les Derniers Jours de Marlon Brando qui nous sont ici contés, crûment parfois, mais plus encore, un certain cauchemar hollywoodien, l'envers des billboards en quelque sorte. Brando méprise les autres acteurs, ou se donne du mal pour le laisser penser (à ce titre, la petite anecdote sur sa masterclass délivrée devant Sean Penn et Leonard DiCaprio paraît tout simplement irréelle). Il renie sa Grande Oeuvre, ses Grands Réalisateurs. Il ne souhaite rien laisser, commissionnant même l'auteur pour retrouver, quelque part, la cape qu'il portait dans Superman. Il ne veut rien emporter. Sa chute, il l'attend, il en est même le principal architecte.


Samuel Blumenfeld, jamais, ne joue la carte du voyeurisme. Il le pourrait. Jamais, malgré le pathétique de la situation, cette tristesse envahissante, le journaliste ne cesse de rappeler ce qui fut, tout en rappelant ce qui sera, dans quelques semaines, quelques mois à peine. Marlon Brando, immense star du cinéma, acteur fétiche, mythique, torride, mourra seul, gros, après vingt années à enchaîner les navets pour payer les factures. Rien de glamour là-dedans. Hollywood avait à ce moment là éteint les lumières.


Nico Prat
 
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