SUPER-HÉROS VENUS D’AILLEURS !!!
Les 18, 19 et 20 février, le musée du Quai Branly Jacques Chirac s’associe avec Rockyrama et Otomo pour vous proposer une rétrospective de films de super-héros réalisés aux quatre coins du monde.
Les 18, 19 et 20 février, le musée du Quai Branly Jacques Chirac s’associe avec Rockyrama et Otomo pour vous proposer une rétrospective de films de super-héros réalisés aux quatre coins du monde. Cette odyssée en trois films vous fera voyager à travers les continents et les époques à la découverte d’autres cultures de l’imaginaire et de nouvelles représentations de l’héroïsme.
Aujourd’hui, nous tenons pour acquis la domination des super-héros américains sur le box-office mondial. Se rendre au cinéma voir les nouvelles productions Marvel Studios est devenu un rendez-vous régulier pour le grand public, doublé d’un vecteur de rapprochement sociétal. Pourtant, nous avons tendance à oublier que le genre super-héroïque s’est épanoui sur grand écran aux quatre coins du globe, dès l’après-guerre, bien avant l’avènement de Stan Lee dans les années 1960.
Par Fabien Mauro
ENFANTS DU TONNERRE
L’Indonésie avait déjà proposé ses versions locales de Tarzan et Zorro. En 1954, Bumilangit, célèbre maison de BD indonésienne, développe une myriade de super-héros locaux et les fait se rencontrer bien avant Marvel. Créé en 1969, le célèbre Gundala est adapté avec succès en 1981. Le genre s’épanouit avec la série des « Warriors », tirée des comics Jaka Sembung, dans lequel l’acteur Barry Prima fait régner la justice par les poings, souvent en collaborant avec d’autres personnages aux aptitudes extraordinaires. Pour représenter l’Indonésie, nous avons sélectionné Red Storm, version réactualisée des aventures de Gundala et première pierre à l’édifice d’un « Bumilangit Cinematic Universe ».
COMBATTRE EN MUSIQUE
La projection de Krrish 3 permet de constater la richesse du genre super-héroïque en Inde. Après la sortie du premier Superman (1978) de Richard Donner, le cinéma indien céda à la mode des justiciers encapés en produisant deux versions locales des aventures de l’Homme d’Acier. Parmi les films notables, nous trouvons Mr. India (1987) de Shekhar Kapur, futur réalisateur du diptyque Elizabeth avec Cate Blanchett. 1997 marque le lancement de la série Shaktimaan, qui se prolonge jusqu’en 2005, avant d’être déclinée en téléfilm et en animation. Dans les années 2010, le genre explose avec des titres mémorables tels Enthiran (2010), Ra One et 2.0 (2018). Au menu, scènes d’action défiant la gravité, effets visuels numériques à volonté et les obligatoires numéros dansés. Mais surtout, le cinéma local utilise pleinement le caractère cinégénique de ces personnages hors-normes sans se soucier du photoréalisme qui handicape bon nombre de productions occidentales. Populaire et commercialement fructueuse, la franchise Krrish compte actuellement trois opus, et bientôt un quatrième, ainsi qu’une série animée.
UNE SUPER-HÉROÏNE POUR DEMAIN
Terminons avec le film nigérian Ratnik, inédit en France, qui représente le continent africain. À Lagos, le film de super-héros reste encore au stade embryonnaire, la science-fiction n’étant encore qu’un genre ponctuel. Mais le film de Dimeji Ajibola nous permet de nous focaliser enfin sur une super-héroïne luttant au cœur d’un Nigéria dystopique. Nul doute que les effets visuels numériques de ce film permettront d’optimiser l’utilisation des images de synthèse dans les futures productions nigérianes.
Placé sous le signe de la diversité, ce cycle vous permettra de redécouvrir certaines figures majeures du cinéma populaire et de célébrer leurs exploits héroïques. Ces œuvres s’inscrivent dans la continuité de la mission du musée du Quai Branly, à savoir représenter les cultures (et les super-pouvoirs) d’Afrique, d’Asie et des Amériques.
Article par Fabien Mauro