Un jour sans fin : Que feriez-vous si vous étiez immortel ?
Que feriez-vous si vous étiez immortel ? C’est la question que s’est posée Danny Rubin, le scénariste d’Un jour sans fin, après avoir lu le roman Entretien avec un vampire d’Anne Rice.Que feriez-vous si vous étiez immortel ? C’est la question que s’est posée Danny Rubin, le scénariste d’Un jour sans fin, après avoir lu le roman Entretien avec un vampire d’Anne Rice.
Par Julie Le Baron.
Article paru dans le hors-série Rockyrama « Video-Pizza ». À retrouver ici !
Mais faute de se contenter de cette interrogation existentielle qui nous a tous traversé l’esprit au moins une fois, Rubin a poussé sa réflexion plus loin : que feriez-vous si vous étiez immortel, et condamné à revivre une journée parfaitement banale, voire terriblement ennuyeuse, de votre existence ? Sur toute la durée d’Un jour sans fin, le personnage principal, Phil Connors (solidement interprété par Bill Murray), va s’attacher à donner un semblant de réponse à cette question.
Phil est présentateur télé pour une petite chaîne locale de Pittsburgh qu’il rêve de quitter, persuadé d’être destiné à des aspirations plus nobles. Il n’aime clairement pas son boulot, a un comportement plutôt exécrable, méprise ses téléspectateurs et ses collègues de travail – et très probablement l’intégralité du reste du monde. Depuis quatre ans, il est contraint de couvrir le Festival de la marmotte, qui se déroule tous les 2 février dans la charmante bourgade de Punxsutawney, en Pennsylvanie. Cette année-là, il est accompagné de son caméraman Larry et de Rita, sa nouvelle productrice excessivement enthousiaste. Ce matin du 2 février, donc, il se lève à 6 heures sur le morceau « I Got You Babe » de Sonny and Cher, se débarbouille le visage, prend son petit-déjeuner et file sur le lieu de son reportage, qui se déroule sans anicroche. Au moment de rentrer, il apprend qu’un blizzard le bloquera plus longtemps que prévu sur place, et constate qu’il n’y a plus d’eau chaude dans cet hôtel. C’est une journée nulle et sans événement qui recommence à l’identique le lendemain, puis le surlendemain. Phil est coincé dans une boucle temporelle qui le condamne à rester dans une « ville de bouseux », pour reprendre ses termes élégants. Au début, c’est le déni total – il n’arrive pas à réaliser sa situation et passe ensuite par les quatre autres étapes du deuil, à savoir la colère (qu’il va manifester à de pauvres inconnus qui n’ont rien demandé), la négociation (qui marque une formidable période d’expérimentations toutes plus stupides les unes que les autres), la dépression et l’acceptation. Personne n’est réellement d’accord sur le nombre de jours qu’il est condamné à passer dans le film (selon le réalisateur Harold Ramis, il faut compter au moins dix ans pour acquérir toutes ses connaissances).
Que feriez-vous si vous étiez immortel ? Pour Phil, ce jour sans fin est devenu l’occasion, entre autres, d’apprendre à réciter des poèmes français du XIXe siècle, de jouer la Rhapsodie sur un thème de Paganini de Rachmaninov au piano, de passer maître dans l’art de la sculpture sur glace et d’apprécier les gens qui l’entourent. Pour moi, ce serait sans doute l’occasion rêvée de revoir Un jour sans fin environ mille fois – parce que, quel que soit le nombre de fois où j’ai eu l’occasion de le regarder, voir Bill Murray devenir complètement dingue n’a jamais vraiment perdu de son côté divertissant.
Par Julie Le Baron.
Article paru dans le hors-série Rockyrama « Video-Pizza ». À retrouver ici !